Un groupe de réflexion américain estime que l’alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud représente un fardeau militaire important pour Washington, mais demeure essentielle en raison des capacités technologiques et industrielles de Séoul, notamment dans les semi-conducteurs et les minéraux critiques.
Dans un récent rapport publié par la Fondation Carnegie pour la paix internationale, les chercheurs ont analysé les coûts et les bénéfices des alliances américaines à travers huit domaines clés de la stratégie contre la Chine. Ils soulignent que Séoul se montre réticent à utiliser sa puissance économique et militaire pour contrer Pékin, ce qui constitue un risque d’engagement militaire pour Washington, notamment à mesure que Pyongyang développe des armes nucléaires et d’autres capacités avancées. Un éventuel conflit sur la péninsule coréenne pourrait, selon eux, entraîner une implication directe ou indirecte de la Chine, des frappes nord-coréennes sur le Japon, voire l’utilisation d’armes nucléaires.
Toutefois, la production sud-coréenne de semi-conducteurs et d’autres capacités non militaires renforce l’alliance bilatérale. Ainsi, la Corée du Sud est qualifiée d’allié clé pour la sécurisation des chaînes d’approvisionnement mondiales en semi-conducteurs. En 2023, elle représentait 71 % du marché mondial des mémoires vives dynamiques (DRAM) et 53 % du marché de la mémoire flash NAND, essentielles à l’intelligence artificielle et à d’autres technologies.
Le document souligne également le rôle stratégique de Séoul dans les minéraux critiques, tels que le tungstène de haute pureté ou le silicium électronique, indispensables à la production de batteries avancées et d’équipements militaires.