Alors que le won sud-coréen poursuit sa chute face au dollar américain, le ministre des Finances a tenu, ce matin, une conférence de presse pour présenter les efforts déployés par le gouvernement afin de stabiliser le marché des changes.

Koo Yun-cheol a d'abord annoncé avoir engagé des discussions en vue de créer un nouveau cadre de fonctionnement du Service national des retraites (NPS), afin de concilier la rentabilité de ses placements et la stabilité du won. Selon lui, les actifs de la caisse représentent environ la moitié du PIB national et ses investissements à l’étranger dépassent les réserves de change du pays, faisant d'elle un acteur majeur du marché des devises. C’est pour cette raison que le NPS a rejoint le nouvel organe consultatif réunissant le ministère des Finances, celui de la Santé et la Banque de Corée (BOK), chargé d’élaborer une feuille de route destinée à stabiliser le marché. En effet, l’annonce de la création de cet organisme quadripartite avait suscité des inquiétudes parmi certains citoyens redoutant un risque pour leurs retraites.

Le ministre a alors cherché à rassurer, affirmant que le NPS ne serait pas utilisé comme un outil temporaire pour freiner la dépréciation du won. Il a précisé que les décisions concernant l’accord de swap de devises entre le NPS et la BOK ou les stratégies de couverture ou « hedging », susceptibles d’influencer le marché des changes sont prises par le comité de gestion des fonds de la caisse, placé sous la tutelle du ministère de la Santé, tout en ajoutant que son ministère y participe en tant que membre.

Koo Yun-cheol a par ailleurs reconnu que le won présentait des fluctuations plus importantes que d’autres devises et assuré que son ministère suivait de près son évolution afin de prévenir toute volatilité excessive.

Enfin, selon le plus haut responsable sud-coréen des finances, l’exécutif n’envisage pas pour l’instant d’inciter les entreprises exportatrices à céder leurs dollars pour faire baisser le cours, ni d’imposer des pénalités fiscales aux investisseurs individuels qui achètent massivement des titres étrangers, tout en laissant ouverte la possibilité d’une intervention en cas de nécessité.