L’Assemblée nationale a adopté, cet après-midi, la proposition de loi sur la création de chambres judiciaires spécialisées dans les affaires liées à la proclamation de la loi martiale par Yoon Suk Yeol. Lors de la séance plénière ouverte hier, le texte porté par le Minjoo, le parti au pouvoir, a été approuvé par 175 voix pour, deux contre et deux abstentions. Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la principale force de l’opposition, a boycotté le vote en signe de protestation.
Lundi, lors du lancement de l’examen de cette nouvelle législation, la formation conservatrice a entamé un débat illimité afin d’en empêcher l’adoption. Son chef, monté en premier à la tribune, a prononcé un discours fleuve de plus de vingt heures, établissant un record dans l’histoire parlementaire sud-coréenne. Jang Dong-hyeok a dénoncé un « calcul politique » derrière le passage en force du Minjoo, appelant le ministre de la Justice à demander au chef de l’Etat d’opposer son veto.
De son côté, le parti présidentiel a affirmé que cette loi était nécessaire pour rétablir l’ordre constitutionnel qui s’est effondré. Sa députée Han Jeoung-ae a souligné que les risques d’inconstitutionnalité du texte initial avaient été levés à la faveur de plusieurs amendements, ajoutant que la nouvelle version permettrait de préserver l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Par ailleurs, les deux partis rivaux ont chacun affiché leur volonté d’accélérer l’ouverture d’une enquête spéciale sur les soupçons de collusion entre l’Eglise de la Réunification et des responsables politiques. Le chef du groupe parlementaire du Minjoo, Kim Byung-kee, a assuré que toute la lumière sera faite sur ce dossier dans les plus brefs délais, précisant que nul ne serait épargné, quel que soit son parti ou son rang. Son homologue du PPP, Song Eon-seok, a demandé que la présumée partialité du procureur spécial Min Joong-ki soit également examinée, affirmant que ce dernier aurait tenté de dissimuler l’implication de personnalités du camp au pouvoir tout en ciblant délibérément des membres de l’opposition.