Séoul a établi sa première comptabilisation officielle du nombre de passagers du navire japonais Ukishima Maru et du nombre de victimes de son naufrage alors qu'il rapatriait des travailleurs coréens déportés dans l’archipel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Ainsi, selon le ministère de l’Intérieur, lundi, 3 542 personnes étaient à bord, soit 193 de moins qu'annoncé par Tokyo en 1950, et 528 ont péri, soit quatre de plus que le bilan établi par le Japon en 1945.
Ce recensement a été effectué à partir de deux listes recueillies l’an dernier, ainsi que d’une troisième série de documents obtenue cette année. La comparaison et le recoupement des données ont permis d’éliminer les doublons et de rétablir des personnes écartées à tort du décompte initial en raison de l’homonymie avec des individus déjà comptabilisés.
Le ministère prévoit d’élaborer des mesures d’indemnisation pour les victimes du travail forcé nouvellement recensées, une fois achevée la comparaison avec les données existantes.
Pour rappel, le 22 août 1945, soit une semaine après la libération de la Corée, l’Ukishima Maru, transportant des travailleurs coréens mobilisés de force durant la période coloniale, avait quitté un port de la préfecture d’Aomori à destination de Busan. Deux jours plus tard, le navire a explosé et a sombré au large de Kyoto.
Depuis, Tokyo avait continué de nier l’existence de la liste des passagers. Celle-ci a toutefois été révélée en mai 2024, grâce aux efforts d’un journaliste japonais. Le gouvernement nippon a ensuite transmis en trois temps les documents concernés aux autorités sud-coréennes.