Le conseil d’Etat chinois a déclaré hier que la chanson traditionnelle « Arirang », la technique de chant narratif « pansori », la cithare dite « gayageum » ainsi que la forme de lutte baptisée « ssireum » étaient tous des biens culturels... chinois. Une affirmation qui a aussitôt créé la polémique, puisqu’il s’agit d’éléments fondateurs de la culture coréenne.
Pour expliquer ses propos, le conseil d’Etat chinois a affirmé vouloir harmoniser les cultures minoritaires en Chine. Une référence, vraisemblablement, à la préfecture autonome coréenne de Yanbian, un territoire chinois près de la frontière sino-nord-coréenne où résident de nombreux descendants de Coréens.
Du côté des associations culturelles coréennes, certains voient dans ces affirmations la preuve que Pékin espère inscrire ces biens culturels comme des propriétés chinoises sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Il faut dire qu’en 1987, des personnes habillées en hanbok sont apparues sur des billets chinois. Et à l’occasion des Jeux olympiques de Pékin en 2008, des danseurs ont présenté le buchaechum et le jangguchum, deux danses originaires du pays du Matin clair – l’une avec un évantail, l’autre avec un tambour en forme de sablier. Les Coréens ne pouvaient qu’être indignés.