Nouveau rebondissement dans l'affaire de la liste Sung Wan-jong. Le Premier ministre Lee Wan-koo a finalement présenté hier, tard dans la nuit, sa démission à la présidente de la République, 63 jours seulement après son arrivée à la tête du gouvernement. Il était au cœur de ce gigantesque scandale de corruption, qui secoue en ce moment le pays. Un scandale déclenché par la liste en question, laissée par le défunt PDG du groupe Keangnam Enterprises Sung Wan-jong.
Ce dernier s’est donné la mort le 9 avril, le jour où il devait se présenter à la justice dans le cadre d’une enquête notamment pour détournement de fonds. Dans une petite note que la police a trouvée dans une poche de son vêtement qu’il portait le jour de son suicide, il a énuméré les noms de huit hommes politiques qu’il aurait corrompus. Parmi lesquels figurent Lee Wan-koo et plusieurs autres proches de Park Geun-hye. Et dans un entretien téléphonique avec un journal peu avant son suicide, Sung a affirmé avoir donné à Lee 30 millions de wons, soit environ 26 mille euros, en liquide en 2013.
Cette affaire a aussitôt suscité une tempête politique. L’UDNP, la première force d’opposition, a demandé son départ. Il a même menacé de présenter une motion de censure contre lui, s’il ne démissionne pas. Lee a démenti ces accusations et a refusé de quitter son poste. Mais il a fini par décider de démissionner, puisqu’au sein même du Saenuri, le parti gouvernemental, certains lui ont demandé de le faire.
La Maison bleue a annoncé que la chef de l’Etat devrait accepter sa démission après son retour. Elle est en ce moment en tournée dans quatre pays d’Amérique du Sud.
La réaction de la classe politique ne s’est pas fait attendre. Le Saenuri a affirmé que sa démission devrait mettre un terme à la dispute politicienne. Quant à l’UDNP, elle a demandé à Lee Wan-koo de se soumettre aux enquêtes du Parquet.