Les deux Corées se rejettent réciproquement la faute pour avoir causé l'échec des pourparlers intercoréens de haut niveau qui se tenaient pour la première fois depuis huit ans.
En effet, une réunion de rang vice-ministériel s’est tenue, vendredi et samedi au complexe industriel de Gaeseong, en Corée du Nord, suite à l'accord conclu le 25 août dernier. Cependant, elle s’est achevée sans le communiqué conjoint ni la planification de futures rencontres.
La priorité de Séoul était le dossier des familles séparées par la guerre de Corée, tandis que celle de Pyongyang était la reprise du tourisme aux monts Geumgang. Les représentants du Nord ont catégoriquement refusé d'aborder d'autres sujets, à moins que le Sud ne donne au préalable un avis favorable à ce dossier.
Malgré les discussions qui se sont déroulées au total à quatre reprises durant deux jours d’affilée, les participants ont échoué à réduire leurs différends. Juste après la fin des négociations, l’agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) a imputé l'échec aux « prétentions injustes du gouvernement de Park Geun-hye ».
La délégation de Séoul, de son côté, a critiqué le pays communiste en rappelant que le tourisme aux monts Geumgang était suspendu à cause des tirs nord-coréens qui ont provoqué la mort d'une touriste sud-coréenne en 2008. De plus, elle a fait savoir que son gouvernement n'examinait pas l’organisation de nouvelles rencontres intercoréennes.
D'autre part, les relations entre Pyongyang et Pékin risquent de se détériorer après le retour soudain de la bande Moranbong, le groupe de chanteuses nord-coréennes, annulant toutes les représentations prévues dans la capitale chinoise.
Néanmoins, il serait peu probable, selon certains spécialistes, que le régime de Kim Jong-un refuse tout dialogue soit avec la Corée du Sud, soit avec la Chine, cinq mois avant la tenue du 7e grand rassemblement de son parti des Travailleurs.