La polémique autour de l’hymne « La marche pour le bien-aimé » ne désenfle pas. Au lendemain de la décision du ministère des Patriotes et des Anciens combattants (MPVA), la Maison bleue a annoncé que c’est une question qui relève du ministère en question et qu’elle ne lui avait donné aucune instruction, ni directives pour qu’il prenne une telle décision.
Son porte-parole Jeong Yeon-guk a ainsi réfuté l’accusation selon laquelle la position du ministère a exacerbé le climat politique, qui semble commencer à se réchauffer après la rencontre vendredi dernier entre la chef de l’Etat et les dirigeants de groupe parlementaire des trois principaux partis.
Cela dit, l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Ses ténors qui se ruent vers Gwangju en cette veille du 36e anniversaire du mouvement pour la démocratisation s’en prennent au MPVA. Dans une interview radio, le chef du groupe parlementaire du Minjoo, principale formation d’opposition, Woo Sang-ho, a reconfirmé envisager de déposer au Parlement une motion de censure contre son ministre Park Sung-choon.
Le numéro deux du groupe parlementaire du Parti du peuple, la deuxième force de l’opposition, est allé plus loin. Kim Kwan-young a annoncé que son parti et le Minjoo avaient déjà convenu de la présenter dès l’ouverture de la nouvelle législature à la fin du mois.
Pour rappel, les habitants de Gwangju dans le sud-ouest du pays s’étaient dressés le 18 mai 1980 contre la dictature militaire de l’époque, celle de Chun Doo-hwan. Les autorités avaient longtemps qualifié leur mobilisation d’émeute. Mais elle a été reconnue plus tard par un régime civil comme un mouvement pour la démocratisation. Depuis, chaque année, le 18 mai, une cérémonie est organisée par le gouvernement à la mémoire des victimes de la répression dans la ville.
Et entre 1997 et 2008, l’hymne en question a été chanté ensemble par tous ceux qui étaient présents à la cérémonie. Mais dès 2009, il l’a été par une chorale à la demande des associations conservatrices. Ce qui a suscité cette fois l’ire des organisations concernées par le mouvement et l’opposition de centre-gauche. Celles-ci demandaient donc au ministère de trancher la question. Cela s’est aussi invité dans les discussions vendredi dernier entre leurs dirigeants et Park Geun-hye.