Comme on s’y attendait et en dépit des critiques de l’opposition, le gouvernement a paraphé hier à Tokyo un accord dit de sécurité générale d'informations militaires ou GSOMIA avec le Japon. Il aura fallu seulement 18 jours après qu’il a annoncé sa décision de reprendre les négociations en ce sens. Les deux voisins pourront le signer bientôt, s’ils arrivent à achever les procédures internes nécessaires dans le courant du mois.
 
Si après cela, la Corée du Sud partage avec l’archipel les données militaires, elle pourra recueillir les informations plus exactes sur les sous-marins et les missiles balistiques nord-coréens mais aussi les analyser plus assidûment. Cela lui permettra donc de contenir de manière plus efficace les menaces nucléaire et balistique de Pyongyang, selon les explications du ministère de la Défense.
 
Cela dit, l’opposition reproche au gouvernement de trop hâter le pas pour conclure le pacte, alors que les contentieux historiques entre les deux pays n’ont toujours pas été soldés. L’attitude « changeante » du ministère suscite aussi la polémique. Car celui-ci s’était engagé à faire preuve de transparence après qu’en 2012, ses négociations secrètes avec Tokyo ont été mises en cause. Mais aujourd’hui, il souligne que la sécurité nationale prime sur le consentement de la population. Il y a quatre ans, l’administration Lee Myung-bak, le prédécesseur de Park Geun-hye avait cherché à conclure le traité militaire, mais celui-ci a été abandonné à la dernière minute justement en raison de ces pourparlers secrets.
 
Les trois partis de l’opposition accusent aussi l’exécutif de profiter de la crise politique actuelle dans le pays pour le conclure. Du coup, ils ont averti qu’ils allaient lancer les procédures de révocation ou de destitution du ministre de la Défense Han Min-koo.