Les spéculations commencent doucement à émerger sur le retard du déploiement permanent du système antibalistique américain THAAD dans le sud de la péninsule coréenne, prévu cette année. En cause : les mesures de représailles de Pékin, qui y est farouchement opposé.
 
Le premier signe de cette hypothèse concerne son site d’accueil. Le ministère sud-coréen de la Défense avait décidé de l’accueillir sur l’actuel emplacement d’un terrain de golf à Seongju, situé à environ 300 km au sud-est de Séoul. Et son propriétaire, le groupe Lotte, a promis de le lui céder en échange d’un terrain militaire à Namyangju dans la province de Gyeonggi qui entoure la capitale. Les deux parties ont achevé une expertise de la valeur des deux surfaces. Le conseil d’administration du conglomérat n’a qu’à en approuver les résultats pour signer le contrat dans le courant du mois, selon le programme du ministère.
 
Cependant, le chaebol retarde la tenue de ce conseil. Il semble craindre que Pékin n’impose des mesures supplémentaires de rétorsion contre ses filiales en Chine. Celles-ci sont déjà visées depuis novembre dernier par les enquêtes fiscales ou les contrôles sanitaires des autorités chinoises.
 
Face à cette inquiétude, le ministre de la Défense Han Min-koo tente de persuader en personne le groupe. Mais la signature du contrat en question avant la fin du mois semble incertaine.