Une décision de justice très attendue. Elle est finalement tombée à l’aube ce jeudi matin. Après avoir travaillé d’arrache-pied pendant 18 heures, le tribunal a rejeté la demande de mandat d’arrêt contre Lee Jae-yong, déposée par l’équipe du procureur spécial travaillant sur le scandale Choi Soon-sil. Mais attention, cela ne signifie pas que cet héritier présomptif du groupe Samsung a été innocenté.
 
Dans cette affaire qui a entraîné la destitution parlementaire de la présidente Park Geun-hye, les enquêteurs indépendants le soupçonnent notamment de corruption, de détournement de fonds et de faux témoignage. Ils avaient donc voulu poursuivre son interrogatoire en le plaçant en détention. Mais conformément à la décision du tribunal, ils devront le faire sans l’incarcérer.  
 
Afin de l’étayer, le juge en charge du dossier de la Cour du district central de Séoul a expliqué qu’« à ce stade, il est difficile de reconnaître la raison et la nécessité de sa mise en détention ». Les preuves avancées par l’équipe du procureur spécial pour établir les chefs d’accusation contre Lee n’auraient donc pas été suffisantes.
 
Après ce refus de la justice, le patron de facto du premier conglomérat du pays, qui attendait jusque-là sa décision dans une maison de détention, en banlieue de Séoul, est aussitôt rentré chez lui.
 
Beaucoup estiment que le verdict d’aujourd’hui risque désormais d’affaiblir l’équipe de Park Young-soo, qui doit continuer d’enquêter aussi sur plusieurs autres chaebols rattrapés par le scandale, comme SK, Lotte ou CJ. Cela dit, celle-ci se montre confiante pour ses prochaines investigations.