Un verdict pas comme les autres. La Cour suprême a confirmé hier les décisions des juridictions inférieures en faveur des lépreux. Elle a en effet donné gain de cause à 19 d’entre eux qui avaient porté plainte contre l’Etat. Celui-ci doit donc dédommager à hauteur de 40 millions de wons chacune des dix victimes des avortements contraints et 30 millions de wons aux neuf autres, qui eux avaient été forcés de subir des opérations de stérilisation.
C’est un premier jugement final après qu’un total de 539 lépreux a intenté un recours collectif à l’encontre de l’Etat depuis 2011. Les 520 autres peuvent désormais s’attendre à un verdict semblable.
Les opérations contraintes en question ont été menées pour la première fois en 1935, lorsque le pays était encore sous l’occupation coloniale du Japon. A l’époque, on croyait que la lèpre était héréditaire. Mais en fait, elle ne l’est pas. Ces malades faisaient alors l’objet de sévères mesures d’exclusion. Au point qu’une colonie de lépreux a été aménagée sur la petite île de Sorokdo dans le sud du pays.
Même après la libération du pays, de telles pratiques se sont poursuivies. Nombreux sont alors les anciens malades qui passent une vieillesse solitaire sans enfants. Certains d’entre eux restent toujours sur l’île tristement pittoresque.