Dans les années 1980 où la guerre froide touchait presque à sa fin, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont pris une initiative diplomatique conjointe. Il s’agissait d’améliorer à la fois les relations entre Séoul et Pékin et celles entre Pyongyang et Washington. On a appris cela d’un document élaboré en mai 1986 par le ministère sud-coréen des Affaires étrangères en préparation du voyage du secrétaire d’Etat américain d’alors George Shultz dans la capitale sud-coréenne.
 
Selon ce dossier titré « Moran », ce qui signifie la pivoine, la Chine était inquiète du rapprochement entre la Corée du Nord et l’Union soviétique. Du coup, elle s’était prise d’un intérêt inédit pour la question de la péninsule. La Corée du Sud et les Etats-Unis continuaient alors à se concerter pour s’en servir diplomatiquement. Cela montre que ces deux alliés ont fait de la Corée du Nord un levier d’amélioration des rapports entre Séoul et Pékin, alors que les deux nations n’avaient pas encore établi des relations diplomatiques.
 
Le document ne fait pas état des contenus détaillés de l’initiative en question. Mais il dévoile l’évolution des concertations américano-sud-coréennes. L’administration américaine avait alors pensé également autoriser ses responsables à contacter davantage leurs interlocuteurs du Nord. Et le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères avait affirmé à l’ambassadeur américain à Séoul que son pays avait l’intention de chercher des échanges directs avec la Chine.
 
Le document fait partie des archives diplomatiques qui viennent d’être rendues publiques après avoir été classées confidentielles pour 30 ans. Elles comptent au total 1 474 tomes et environ 230 000 pages.