La Maison bleue a annoncé hier un projet de réforme des trois organismes d'investigation majeures du pays, afin de prévenir les abus de pouvoir et de restituer davantage d'équilibre entre ces puissantes agences publiques.
Tout d'abord, le Service national du renseignement (NIS) déléguera sa fonction de contrespionnage au « département d'enquêtes pour la sécurité nationale » qui sera nouvellement créé au sein de l'Agence nationale de la police. Le NIS sera rebaptisé « organisme de renseignement de sécurité extérieure » et se focalisera sur la collecte de renseignements sur la Corée du Nord et l’étranger.
Quant au Parquet, son pouvoir d'investigation directe sera limité à des dossiers spécifiques tels que les affaires financières ou économiques. Pour les autres dossiers, ils ne pourront procéder qu’à des enquêtes supplémentaires. Par ailleurs, un nouvel organisme visant à lutter contre la corruption des hauts fonctionnaires disposera du droit d'investigation actuellement détenu par le ministère public.
La police se verra ainsi transférer les pouvoirs d’investigation directe du Parquet et d'enquêter sur les affaires anti-espionnage des services secrets. Dans le but de prévenir une police trop puissante, le projet prévoit de la scinder entre police administrative, d’une part, et police d'investigation, d’autre part. De nouvelles agences de police autonomes verront également le jour sous la direction des collectivités locales.
Ce plan de réforme reflète la plupart des promesses électorales élaborées par le président Moon Jae-in. Sans surprise, le Parti Liberté Corée, premier parti de l'opposition, s'y oppose. Quant au parti du Peuple, centriste, il se dit d'accord sur les principes de la réforme, hormis le transfert de la fonction de contrespionnage à la police.