Une décision inattendue, celle du Conseil national des juges. Ce corps consultatif sous l’autorité du président de la Cour suprême s’est accordé sur la nécessité d’étudier la procédure de destitution de leurs supérieurs ou de leurs collègues soupçonnés d’être impliqués dans le scandale d’abus de pouvoir judiciaire sous Park Geun-hye, la prédécesseure destituée de Moon Jae-in. Il a aussi qualifié de « grave violation » de la Constitution ce scandale, et plus particulièrement l’intervention dans des procès.
Réunis hier, une centaine de juges sont arrivés à une telle conclusion après trois heures de débat. Tout au long des discussions, leurs avis étaient divisés. La décision a alors été prise par un vote : 53 voix pour, 43 voix contre. Elle ouvre la voie à la destitution parlementaire des juges en question. Les magistrats ne transmettront toutefois pas à l’Assemblée nationale leur détermination, suivant le principe de séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif.
L’attention se porte dorénavant sur la décision que le président de la Cour suprême devra prendre. C’est la première fois depuis l’établissement de la Constitution en 1948 que les juges en poste se prononcent en faveur d’une telle sanction contre leurs collègues.