C’est une première. L’armée a exprimé aujourd’hui ses profonds regrets à l’égard de son intervention brutale dans le massacre de manifestants lors du soulèvement populaire de Jeju, qui commença le 3 avril 1948. Le choix de la date n’est donc pas anodin.
Le ministère de la Défense a annoncé respecter l’esprit de la loi spéciale sur ce que l’on appelle communément « l’événement du 4.3 », en référence à la date de la manifestation. Et d’ajouter qu'il rendait hommage aux victimes des violences faites à l’époque par l’armée sur les habitants de cette plus grande île du pays.
Le vice-ministre de la Défense Suh Choo-suk a assisté à une cérémonie officielle qui a été organisée à Séoul en mémoire des victimes, et ce à la place de son ministre Jeong Kyeong-doo, actuellement en voyage de mission aux Etats-Unis. Il en a profité pour faire part des regrets et des hommages de l’armée.
Son ministère n’envisage cependant pas d’annuler les récompenses octroyées aux militaires qui avaient participé à la répression.
Le patron de la Police nationale Min Gap-ryong était lui aussi présent à la cérémonie pour rendre hommage aux victimes innocentes. Il est le premier chef de la Police nationale à le faire.
Pour sa part, le Premier ministre Lee Nak-yon a pris part à une autre cérémonie commémorative, qui a eu lieu sur l’île de Jeju. L’occasion pour lui de s’engager à faire en sorte que l’honneur des habitants insulaires soit pleinement rétabli.
En 2003, le président d’alors Roh Moo-hyun avait présenté les premières excuses officielles de l'Etat. Cependant, ni l’armée ni la police n’avaient fait de même.