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A la loupe

L’arrivée au pouvoir de Yoon Suk-yeol désamorcera le conflit Séoul-Tokyo ?

2022-04-30

Journal

ⓒYONHAP News

Le prochain président de la République Yoon Suk-yeol a envoyé une délégation d’émissaires au Japon afin de concerter des politiques bilatérales. Cette mission a été dirigé par Chung Jin-suk, le vice-président de l’Assemblée nationale et député du Parti du pouvoir du peuple (PPP). Elle a rencontré, sur place, le groupe d’amitié parlementaire Corée du Sud-Japon et plusieurs personnalités politiques clés. Notamment, elle a été reçue par le Premier ministre Fumio Kishida mardi dernier.


A l’issue de cet entretien qui a duré environ 25 minutes, Chung Jin-suk a rendu compte du consensus avec son hôte, selon lequel les deux pays voisins, désormais sur une nouvelle ligne de départ, devront faire des efforts afin de promouvoir leurs intérêts communs et pour construire des relations tournées vers l’avenir. Il a également annoncé avoir remis à Kishida une lettre personnelle de Yoon. Selon l’élu conservateur, celui-ci y aurait souhaité agir dans la continuité de l’esprit de la déclaration adoptée en 1998 par le président sud-coréen d’alors Kim Dae-jung et le Premier ministre japonais de l’époque Keizo Obuchi. Il s’agit d’une déclaration commune pour un nouveau partenariat des deux voisins à l’horizon du 21e siècle. Elle évoque les excuses du Japon sur la colonisation ainsi que le développement des relations bilatérales orientées vers l’avenir.


Sur la question de savoir si le chef du gouvernement nippon assistera à la cérémonie d’investiture du nouveau chef de l’Etat sud-coréen, le 10 mai, Chung s’est contenté de dire que la décision en revenait au Japon. Et d’ajouter qu’il serait bien reçu s’il venait y assister.


L’alternance politique sud-coréenne permettra-t-elle d’ouvrir une brèche vers la détente ? Le défi semble difficile à relever. Pour rappel, la Corée du Sud et le Japon connaissent la pire des situations depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques en 1965. Depuis quelques années, elles s’enfoncent dans un cercle vicieux lié à leurs contentieux historiques. Par exemple, la Justice sud-coréenne a rendu des verdicts donnant gain de cause à des victimes de l’esclavage sexuel et du travail forcé qui ont demandé des dommages et intérêts contre le gouvernement japonais et Mitsubishi Heavy Industries. En représailles, Tokyo a pris des mesures restrictives commerciales contre Séoul. S’y ajoute la décision nippone de déverser dans l’océan Pacifique les eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima. Sans oublier la montée de l’extrême-droite sur l’Archipel. Et le dialogue reste interrompu au plus haut niveau depuis le sommet entre Moon Jae-in et Shinzo Abe en décembre 2019. Il faudra trouver une solution qui puisse convaincre les peuples des deux pays, y compris notamment les victimes d’un passé douloureux.

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