ⓒKBS News

Le ministère de l’Education avait annoncé l'interdiction d'enseigner l'anglais en maternelle en décembre dernier. Pour cela, il avait souligné la nécessité de réglementer l’enseignement aveugle de la langue de Shakespeare destiné aux enfants en bas âge. Les parents d’élèves se sont vivement opposés à cette initiative. Ils ont fait valoir que celle-ci les pousserait à inscrire leurs jeunes enfants à des cours de soutien d’anglais en dehors de l’école. Ainsi, ils redoutaient que cela n’alourdisse davantage leur charge financière.

La fièvre éducationnelle des parents sud-coréens est bien connue. Notamment, ils ne lésinent pas sur les frais d’apprentissage de l’anglais pour leurs progénitures. Ils considèrent la langue de Shakespeare comme « une arme » indispensable pour réussir dans tous les domaines à l’ère de la mondialisation. Cette idée se traduit par une forte demande sur le marché de l’apprentissage de l’anglais à un âge précoce. D’ailleurs, elle a favorisé le développement des écoles maternelles privées proposant tout le cursus dans cette langue. Ces établissements ont le vent en poupe malgré leurs frais d’inscription très élevés. C’est dans ce contexte-là que le ministère a décidé d’interdire l’enseignement de l’anglais dès l’école maternelle. Les opposants à cette mesure s’inquiétaient notamment de la hausse des dépenses éducationnelles. Et ils croyaient également que l’écart de niveau des élèves se creuse davantage selon les revenus de leurs parents.

La polémique ne cessait de prendre de l’ampleur. Les internautes étaient nombreux à faire savoir leurs mécontentement et critiques sur le site de la Cheongwadae réservé à recevoir des requêtes de citoyens aussi bien que sur les forums de discussions en ligne. Finalement, le ministère de l’Education a fait machine arrière en reconnaissant « une réelle demande pour l’enseignement de l’anglais ». C’était donc une politique déconnectée de la réalité et loin d’être au point qui avait été proposée. Il a fini par rétropédaler en se rendant à l’évidence. Ce revirement a été bien accueilli par les parents d’élèves.

Le gouvernement a rectifié le tir pour autoriser de nouveau l’enseignement de l’anglais à l’école maternelle. Mais cela ne règle pas tout le problème puisqu’il est toujours interdit d’enseigner l’anglais aux élèves de CP et CE1. Les voix se sont déjà élevées pour demander de corriger une telle incohérence. Le ministère a déclaré l’envisager positivement. Toutefois, tout le monde ne s’en réjouit pas. Certains pensent qu’une nouvelle autorisation de l’apprentissage scolaire de l’anglais à un âge précoce risque d’aggraver l’écart des niveaux. En tout cas, le ministère voit sa crédibilité sensiblement affectée par son dernier rétropédalage.