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A la loupe

Covoiturage : l’arrivée de Kakao bouscule le secteur

2018-10-26

Journal

ⓒKBS News

Le vice-Premier ministre à l’économie Kim Dong-yeon a affirmé sa ferme volonté de traiter de front le dossier controversé des nouveaux services de transport, en soulignant l’importance de l’économie du partage. Ces nouveaux services couvrent un large éventail de prestations. Mais ce qui fait polémique, c’est en particulier le covoiturage. Certes, le concept n’est pas nouveau. Le covoiturage est l’utilisation d’un véhicule par plusieurs personnes qui partagent un trajet. Bref, il s’agit de faire monter dans sa voiture d’autres individus qui se dirigent dans la même direction. Aujourd’hui, les services se sont développés, avec notamment la mise en relation des usagers et des véhicules via une application mobile. C’est un exemple représentatif de l’économie collaborative qui privilégie l’usage des biens plutôt que leur possession.


Le covoiturage est devenu une pomme de discorde depuis que Kakao affiche son intention de se lancer dans le secteur. L’enjeu est de taille. L’entreprise sud-coréenne s’appuie déjà sur sa messagerie KakaoTalk, très largement répandue dans le pays, pour se diversifier dans d’autres secteurs tels que la banque en ligne. Elle propose également la navigation GPS via son application KakaoMap, et gère déjà KakaoTaxi, une plateforme de mise en relation entre les taxis et les usagers. Or, elle n’arrive pas en pionnière en matière de covoiturage. Car le pays compte déjà deux leaders dans le domaine : Poolus et Socar. Un autre service, Uber, présent dans 70 pays, a été jugé illégal en 2015 par les autorités sud-coréennes. Ainsi, la plateforme internationale a dû se retirer du pays du Matin clair.


Dans ce contexte, l’arrivée de Kakao provoque la polémique en raison de sa force destructrice. Le groupe prédomine dans le domaine des réseaux sociaux et dispose de gigantesques données sur ses utilisateurs, accumulées grâce à ses différentes applications. Ainsi, les taxis redoutent sa possible mainmise sur le marché. Le secteur du transport connaît actuellement un excès de l’offre de plus de 20 % par rapport à la demande, tandis que ses chauffeurs souffrent d’un revenu faible. Mais il ne peut réduire son offre au risque d’affecter directement le gagne-pain des travailleurs à faibles revenus et le fonctionnement des transports en commun. De toute évidence, l’entrée de Kakao sur le marché du covoiturage devrait aggraver la situation.


L’équation semble difficile à résoudre. Le gouvernement ne peut pas esquiver cette question, étant donné qu’elle représente un enjeu majeur pour faire face à la quatrième révolution industrielle et dynamiser l’économie collaborative. En même temps, il ne peut pas fermer les yeux sur le risque de baisse des revenus et de l’emploi chez les professionnels de la route. Ceux-ci ont déjà annoncé leur intention de mener une action collective de protestation. Et l’exécutif se trouve tiraillé entre deux impératifs.

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