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A la loupe

L’accord Séoul-Tokyo sur les femmes de réconfort vidé de son sens

2018-11-21

Journal

ⓒKBS News

La fermeture de la Fondation réconciliation et guérison a été officialisée par le gouvernement sud-coréen. Il s’agit d’une association fondée sur la base de l’accord sur les femmes de réconfort, conclu par les ministres des Affaires étrangères de la Corée du Sud et du Japon en décembre 2015. Ce pacte controversé entérine la reconnaissance par Tokyo de ses erreurs du passé et le règlement de la question de l’esclavage sexuel perpétré par l’armée nippone pendant la colonisation. Le lancement de cette fondation en faisait partie. L’Archipel s’est occupé de la somme totale nécessaire, un milliard de yen, soit 7,8 millions d’euros. L’organisation de soutien aux victimes a ainsi vu le jour en juillet 2016.


Son objectif est de venir en aide aux femmes de réconfort pour retrouver leur honneur et leur dignité et pour soigner les blessures mentales. Elle a versé 4,4 milliards de wons, soit 3,4 millions d’euros, à un total de 92 victimes, 34 vivantes et 58 décédées. D’après le recensement du gouvernement sud-coréen, 240 femmes se sont déclarées concernées par ces exactions, et seules 27 sont en vie.


Non seulement cet organisme, mais l’accord bilatéral lui-même était sous le feu des critiques de ces femmes de réconfort et des associations civiles. En cause : le Japon n’a jamais présenté d’excuses sincères et a demandé le retrait de statues de jeunes filles qui commémorent les victimes. Certains ont donc soupçonné l’existence d’une transaction sous-jacente derrière cet accord entre les autorités des deux pays.


L’administration Moon a réexaminé le traité et conclu qu’il pose problème. Selon elle, l’accord a été conclu au travers de négociations diplomatiques en excluant les victimes du dialogue. Autre problème, le texte souligne que cette décision est définitive et irréversible et que Séoul doit arrêter de dénoncer Tokyo pour cette affaire dans la communauté internationale, ce que les victimes ignoraient. Le doute a finalement été confirmé. La raison de l’existence de la Fondation réconciliation et guérison a ainsi été remise en question.


C’est pourquoi le gouvernement actuel a décidé de la fermer. Cette décision démontre que l’accord est désormais vidé de son sens. De plus, le fonctionnement de la fondation avait déjà été paralysé en raison de la démission de tous les administrateurs privés. Ce dossier a soufflé sur les braises des relations sud-coréano-japonaises, déjà dégradées par les résultats d’un procès le mois dernier. La Cour suprême de Corée du Sud a en effet rendu un verdict favorable au dédommagement des ouvriers sud-coréens exploités par une entreprise nipponne durant la première moitié du 20e siècle. Dans ce contexte, le Japon continue d’appeler à la mise à exécution de l’accord.

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