Aller au menu Aller à la page
Go Top

A la loupe

Femmes de réconfort disparues : le CED dénonce le manque d’implication de Tokyo

2018-11-22

Journal

ⓒYONHAP News

Le comité des disparitions forcées (CED), placé sous l’égide du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), vient de pointer du doigt, dans son rapport dévoilé hier, l’absence de volonté du Japon de faire la lumière sur les disparitions de « wianbu », ces victimes de l’esclavage sexuel perpétré par l’armée impériale nipponne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le CED est l’un des dix organes du HCDH. Cette entité composée d’experts indépendants suit de près la mise en œuvre de la « Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées » par les pays signataires. Le comité publie des rapports thématiques en appelant les Etats concernés à résoudre les problèmes constatés.


La grande nouveauté, c’est que le document s’intéresse aux femmes de réconfort disparues, alors que jusqu’ici, l’attention se portait plutôt sur les rescapées de ces exactions. Le rapport reproche notamment au Japon de n’avoir mené aucun effort visant à vérifier le nombre et les identités des disparues. Or, la mobilisation forcée de jeunes filles destinées à la prostitution forcée auprès des soldats japonais a été perpétrée partout dans le pays. On peut donc supposer que le nombre des victimes inconnues, mortes ou disparues, devrait être nettement supérieur à celui des survivantes.


Conformément à l’esprit de ladite convention, Tokyo ne peut pas se défausser de sa responsabilité en la matière. D’autant plus que l’alinéa 2 de l’article 1 du traité stipule qu’« aucune circonstance exceptionnelle, telle que l'état de guerre, ne peut être invoquée pour justifier la disparition forcée ». Dans ce contexte, au lieu de se repentir, le gouvernement nippon chercherait plutôt à détourner l’attention sur un autre sujet au sein du comité : l’enlèvement de ses citoyens par la Corée du Nord. Bien sûr, ces kidnappings sont aussi un sujet très grave qu’il faudra régler très rapidement. Mais ne faut-il pas commencer par reconnaître et assumer pleinement sa responsabilité vis-à-vis de ses propres fautes ? Pour ce faire, l’organe onusien souhaite savoir ce que sont devenues les « wianbu », l’environnement dans lequel elles étaient forcées de vivre ainsi que les résultats de l’enquête des autorités japonaises, et ce, indépendamment du moment de leur disparition.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >