La structure du pouvoir nord-coréen a fait l’objet d’importants changements en 2018, a annoncé le 11 janvier le ministre sud-coréen de la Réunification. Ce dernier publie en effet chaque année la liste des membres de l’élite à Pyongyang. Or, les dernières données montrent les modifications mises en place après la 13e Assemblée populaire suprême, en avril, et après la seconde session plénière du 7e Comité central du Parti des travailleurs. Des responsables d’agences-clés du régime de Kim Jong-un semblent avoir été remplacés.

L’apparatchik nord-coréen qui a attiré le plus d’attention est Choe Ryong-hae, vice-président du comité central, qui semble avoir pris la tête du département d’organisation et de direction du parti. Cette division est en charge des membres du Parti. Elle a été dirigée de 1973 à 2011 par Kim Jong-il, le père du dirigeant actuel Kim Jong-un. Certains estimaient que ce dernier prendrait la tête de ce département, mais le rôle a été dévolu à Choe Ryong-hae, qui cumule ainsi des postes cruciaux. Certains analystes voient en lui le numéro deux de facto du régime.

On assiste aussi à des changements générationnels. Par exemple, une nouvelle figure très influente, Pak Kwang-ho, a fait son apparition sous Kim Jong-un. Conseiller de la sœur du numéro un nord-coréen, l’homme est membre du politburo du Parti et vice-président du comité central. Il semble aussi avoir été nommé chef du département d’agitation et de propagande.

Autres nominations très remarquées : celle de Jong Kyong-thaek, qui devient ministre à la Sécurité de l’Etat à la place de Kim Won-hong, et celle de Shin Ryong-man, promu directeur du fameux « Bureau 39 », une unité du Parti chargée d’obtenir des devises étrangères. Oh Gyeong-seon, chercheur au sein de la division d’études nord-coréennes de l’Institut coréen pour la réunification nationale, analyse pour Trait d’Union ces nominations.

Une jeune réfugiée nord-coréenne rêve de devenir actrice en Corée du Sud
Kang Na-ra étudie l’art dramatique à Séoul. Cette réfugiée nord-coréenne vient de Chongjin, une grande ville industrielle de la province de Hamgyeong du Nord, non loin de la frontière chinoise. Elle a trouvé refuge en Corée du Sud en 2014, à l’âge de 18 ans.

En Corée du Nord, Kang Na-ra a étudié dans une université d’art musical. Elle rêvait alors de devenir une chanteuse. Aujourd’hui, elle veut être actrice. Tout en continuant ses études, la jeune réfugiée passe des auditions pour le grand écran. Malgré les échecs répétés, elle n’a jamais renoncé, et elle a réussi à décrocher des petits rôles dans deux films. Reportage.