Les Etats-Unis et la Corée du Nord vont-ils reprendre le dialogue ? C’est une question qui a été soulevée à de nombreuses reprises pendant les Jeux Olympiques de PyeongChang qui viennent de se terminer ; les cérémonies d’ouverture et de clôture ont donné l’occasion à plusieurs délégations de haut niveau - deux venues de Washington et deux venues de Pyongyang – de visiter la Corée du Sud.

Cette délégation nord-coréenne était dirigée par le très controversé général Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du Parti des travailleurs. A ses côtés se trouvait Choe Kang-il, directeur adjoint du département des affaires nord-américaines du ministère des Affaires étrangères. Choe Kang-il est considéré comme un diplomate clé en ce qui concerne les relations avec les Etats-Unis, et sa présence a lancé de nombreuses spéculations sur une possible rencontre en coulisses avec des membres de la délégation américaine. La question nucléaire est sous la responsabilité du ministère nord-coréen des Affaires étrangères ; si bien que pour certains analystes, la présence de Choe Kang-il montre que le régime est prêt à discuter de ce sujet.

Le 25 février, lors d’une rencontre avec le président sud-coréen Moon Jae-in, le général Kim Yong-chol s’est d’ailleurs dit disposé à des discussions avec les Etats-Unis. Histoire d’enfoncer le clou, le haut gradé nord-coréen a répété cette affirmation le lendemain, lors d’un déjeuner avec le responsable des questions de sécurité de la Maison Bleue.

« C’est le message le plus encourageant envoyé par la Corée du Nord. La semaine dernière, le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun déclarait encore qu’il valait mieux attendre que l’océan s’assèche, plutôt que d’espérer que Pyongyang renonce à ses armes nucléaires », fait remarquer Park Won-gon, de l’école des études internationales de l’université Handong. Il nous offre son analyse.

Un architecte né en Corée du Nord rêve de constructions dans sa ville natale
Nam Jae-hyun est un architecte basé à Séoul. Il est né en Corée du Nord, près de la ville portuaire de Cheongjin. Sa province natale, le Hamgyeong du Nord, a été durement touchée par la famine épouvantable des années 90. Sa maison a dû être vendue par ses parents pour survivre. En 2003, alors qu’il était adolescent, il s’est enfui avec toute sa famille. Après deux ans passés en Chine, il est arrivé en Corée du Sud.

Et quand il a dû se choisir une spécialité pour ses études, sa maison natale lui est revenue à l’esprit : « Je me suis rappelé ma maison en Corée du Nord, qui était la plus délabrée de notre village. Le toit laissait passer l’eau de la pluie, et le vent glacial soufflait jusque dans les chambres. Au Nord, j’ai toujours souhaité avoir une belle maison à moi. Arrivé en Corée du Sud, j’ai décidé que je pourrais la dessiner moi-même », raconte le jeune réfugié. Reportage.