Lorsque le grand froid s’installe sur la péninsule coréenne, la mer du Sud nous offre un trésor attendu depuis un an, le « maesaengi ». Cette sorte d’algue de couleur vert foncé est à la fois très fine et très longue. Elle devient toute douce lorsque l’on prépare une soupe avec, et s’étant emmêlées, elles ne se défont pas facilement. D’ailleurs elle a une saveur sucrée et un parfum agréable. « Saveur du terroir » vous invite à nous suivre dans le sud du pays afin de découvrir et déguster ce délice de l’hiver !
A Wando, une île rattachée à la province de Jeolla du Sud, au sud-ouest de la péninsule, les « maesaengi » qui étaient autrefois considérés comme des intrus baissant la qualité commerciale des « gim », une autre algue qui est la plus consommée dans le pays, en se collant sur ces dernières, sont devenus aujourd’hui des mets très demandés.
Les « maesaengi » cueillis pour la première fois ont un nom particulier : « chosari ». Davantage fins et doux, ils se démarquent par une saveur particulièrement délicieuse. Contrairement aux autres algues dont le « gim », ces « maesaengi » ne peuvent pas être consommés séchés, car ils pourrissent rapidement à température normale.
Que prépare-t-on avec ces maesaengi ? Il y a d’abord le « maesaengi doejigogideukkeum ». Il s’agit d’un ragoût à base d’algues et de morceaux de viande de porc. Pour commencer, on fait rôtir les morceaux de viande avant de verser de l’eau. Puis lorsque ces derniers sont presque cuits, on met une poignée de « maesaengi ». Petite astuce. Contrairement au ragoût ou à la soupe ordinaire, afin d’apprécier le goût original des algues fraîches et douces, on garde seulement une petite quantité de bouillon.
Quant au « sujebi », la soupe traditionnelle aux morceaux de pâtes de farine, on peut y mettre du « maesaengi ». Grâce à l’abondance de l’eau que contiennent ces algues, on prépare la pâte sans y ajouter de l’eau supplémentaire. Le « maesaengi » étant riche en minéraux et vitamines, le « maesaengi sujebi » est surtout apprécié comme remède contre la gueule de bois.
En hiver, quand ces algues se trouvent en masse, on récolte également beaucoup d’huîtres surnommées « lait de la mer ». En effet, ces deux saveurs hivernales forment souvent une belle harmonie et elles se complètent au niveau nutritionnel. Le « maesaengi » et l’huître appelée « seokhwa » comportant tous les deux beaucoup de calcium et d’acide aminé, ils contribuent à renforcer les os et les dents et donnent un goût particulier.
Le principal plat créé à partir de ces deux ingrédients est le « maesaengi gul tteokguk », la soupe à base de morceaux de pâte de riz. Dans le bouillon, on ajoute les « seokhwa », les morceaux de pâte de riz et de diverses céréales de couleurs différentes ainsi que les « maesaengi », puis on assaisonne seulement avec le « cheonilyeom », le sel séché au soleil. Avec son goût bien frais et profond, il permet de réchauffer le corps et de redonner de l’énergie.
Se développant uniquement dans des eaux propres, les « maesaengi » sont souvent considérés comme le baromètre de la pollution environnementale. Si vous êtes en Corée du Sud en cette période de l’année, profitez de cette saison pour déguster des plats préparés avec du maesaengi bien frais !