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Cinéma & dramas

Uhm Jung-hwa ou les affres du showbiz

2013-06-19

Séoul au jour le jour

Le show-business sud-coréen a des raisons que même la patrie du show-biz, à savoir l'Amérique, n'a pas. Le cas de l'actrice, chanteuse et « designer » Uhm Jung-hwa est symptomatique de cette situation. Les voix du show-business du pays du Matin clair ne sont pourtant pas impénétrables. Uhm l'a prouvé à plusieurs reprises, et nous allons suivre son parcours pour le moins profond.

*Une carrière de chanteuse de variétés

Uhm Jung-hwa, dont la date officielle de naissance varie de 1969 à 1971 selon les documents, a débuté comme chanteuse en 1993. A cette époque, on ne parlait pas encore de k-pop ni de hallyu, mais de variétés ou de chansons modernes folk coréennes. Ses débuts ne furent pas un succès. On lui collait pourtant déjà, et de manière tout à fait décalée, les surnoms de « dancing queen », ou de « Madonna du pays du Matin clair ». Bref, on essayait de construire sa carrière sur une image sulfureuse qu'elle n'avait pas. Mais la Corée du Sud qui vient à peine de se libérer des carcans des dictatures militaires cherche de nouvelles idoles sulfureuses : à quoi servirait la liberté sinon ? Uhm va incarner ce fantasme.

*Le cinéma à l'aide des chanteurs

Ce sont ses premiers rôles au cinéma et à la télévision qui vont vitaminer sa carrière de chanteuse de variétés et de candidate au rôle de femme fatale. Après plusieurs sexy-comédies très édulcorées, (citons « Mariage is a Crazy Thing » en 2002), la jeune femme a la chance de tourner pour une ex-actrice devenue réalisatrice : Bang Eun-jin. Cette dernière a joué pour les meilleurs réalisateurs sud-coréens : Kim Ki-duk dans « Address Unknown » et « Birdcage Inn », le regretté Park Chul-soo (mort récemment) dans « 301, 302 » et « Push, Push » mais aussi « Taebaek Mountains » de Im Kwon-taek et « Sea Anemone » de Yu Hyun-mok. En 2005, Bang Eun-jin passe derrière la caméra avec son premier long métrage : « Princess Aurora ».

Inspiré d'un personnage de manga japonais, la fameuse princesse est dans le film une mère vengeresse ( jouée par Uhm Jung-hwa, qui y trouve son meilleur rôle à ce jour). Elle massacre tous ceux qui font du mal aux enfants ; son propre enfant aillant été assassiné. Dans une société indifférente au malheur des autres, la vengeance devient religion. Et Uhm fait merveille dans le rôle, aux côtés de l'acteur vétéran Moon Seung-geun. Leur scène d'amour restera dans les annales du 7e art sud-coréen. La carrière de Uhm Jung-hwa au cinéma va relancer sa propre carrière de chanteuse et bientôt de dessinatrice de mode.

*Les séries : gagne-pains incontournables et caches misères

Forte du succès de « Princess Aurora », Uhm parfait sa présence à la télévision. Citons les séries « Wife » pour la KBS en 2003 et « The Man who can't get married » pour SBS en 2009. Affligeantes au possible, ces séries permettent néanmoins à la star de subsister tout en lançant sa collection de lingerie de mode et en produisant des albums avec plus ou moins de succès. Son dernier succès musical date de 2000 avec l'album « Queen of Charisma ». Sa musique fusion, mixture de disco et de tout se qui est à la mode aux USA, est une mayonnaise qui tourne à l'aigre vite, trop vite.

Au cinéma, elle tente de fusionner la musique et sa présence physique (son corps, largement remanié au début des années 2000 est une réussite de la chirurgie sud-coréenne tout comme son visage devenu un modèle pour les instituts de chirurgie esthétique. Elle devra aussi à la chirurgie l'ablation de son cancer de la thyroïde en 2010). Elle joue donc, après l’échec du blockbuster « Haeundae » dans « Dancing Queen », le rôle d'une femme mariée dont le mariage s'écroule et qui reprend le flambeau de son rêve de jeunesse : devenir chanteuse de variétés...

*Un modèle pour les midinettes et les femmes au foyer

La grande renommée de Uhm vient de sa réussite médiatique en tant que femme d'affaires (avec une collection de lingerie), femme relookée (son visage est un modèle de chirurgie esthétique) et actrice sulfureuse par intérim au cinéma. Son cas montre les interrelations entre les différents aspects du showbiz sud-coréen, ou de « l'entertainement » à l'état pur. Un spectacle médiatique qui finit par totalement confondre la réalité et le fantasme, la proie et l'ombre.
*Guerre entre amis distributeurs

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