L'acteur Kang Ha-neul n'a que 25 ans, mais il a déjà de nombreux succès à son palmarès. Adoré des jeunes filles et des dramas-addicts, il représente la deuxième génération des nouveaux beaux gosses de la télévision et du cinéma sud-coréens. Ces jeunes premiers dénichés très jeunes sont des performeurs multitâches. S'ils sont les jouets de groupe de management, ils n'ont pas encore dit leur dernier mot surtout lorsque le succès leur en donne le pouvoir. C'est le cas de Kang Ha-neul qui vient de s’offrir le rôle du célèbre poète Yun Dong-ju dans un film à petit budget.
*Comédie musicale, pub et télévision
Kang est né à Busan, mais il a fait ses études de théâtre à Séoul. Il se fait remarquer dans des comédies musicales comme « Carpe diem » et « Thrill Me ». Alors qu'il n'a pas encore 20 ans, en 2007, il joue dans des TV dramas de la KBS : « My Mom ! Super Mom !» et la très longue série « Hometown Over the Hill ». Parallèlement, il enchaîne des films publicitaires très remarqués notamment pour une marque de shampoing (dont il enregistre également la chanson d’accompagnement) mais aussi pour une marque de yaourt danois où il figure dans des scènes romantiques un peu plus osées que la moyenne.
*Débuts au cinéma
Hyperactif, Kang a la particularité de ne pas se choisir une voie entre celles qu'il a déjà emprunté : il continue à figurer dans des comédies musicales (comme « Black mary poppins » ou « Prince Puzzle »), dans des pubs et dans des TV dramas ( comme « Too be Beautiful » son grand succès pour SBS en 2012 et « Misaeng » en 2014, une adaptation d'un manwha célèbre) . Il ajoute une corde à son arc en 2011 avec ses premiers rôles au cinéma. Avec « You are my pet » et « Battlefield heroes », Kang entre progressivement sur le grand écran avec de petits rôles. C'est son aspect de jeune homme romantique, parfois sombre et dans la lune qui ravit les jeunes spectatrices et va pousser les producteurs à lui offrir un premier rôle.
* Des choix de films originaux
Bien qu'il incarne une sorte de néo romantisme débarrassé des clichés traditionnels dans de nombreuses séries, le cinéma lui fait faire une sorte de demi-faux pas en lui confiant un premier rôle dans un film d'horreur pour adolescents : « Mourning grave ou Girl Ghost Story» en 2014. Si le film est un flop sur grand écran, il est rapidement vendu pour la VOD en Chine et au Japon où le sud-Coréen est déjà une idole pour midinettes. Ce qui est apparu comme un faux pas, s'est, en fait, avéré un choix de carrière pour Kang : projeté trop vite en haut de l'affiche par les médias et la mode des hommes-fleurs, il risquait de se brûler les ailes aux néons du marketing ; il a donc décidé de bien choisir ses rôles au lieu de s'assurer des succès à tous prix. Bien lui en a pris pour ses films suivants.
* Consécration au cinéma et à la télévision
Avec ses airs de Jang Dong-gun, beau ténébreux, Kang Ha-neul s'associe à un autre jeune premier de sa génération : Kim Woo-bin. En apparence plus excentrique que lui, Woo-bin permet à Ha-neul de briller dans la série «The Heirs », une première production internationale de web-série qui surfe avec succès sur la vague de mécontentement des sud-Coréens pour les riches héritiers des familles dirigeantes des chaebols, ces grands groupes industrialo-financiers qui contrôlent tout en Corée du Sud. Le même Kim Woo-bin joue aux côtés de Kang Ha-neul dans « Twenty », un nouveau genre de comédie satirique qui attire plus de 3 millions de spectateurs et crée la surprise au box-office. Une nouvelle génération qui ne croit plus au miracle économique sud-coréen émerge, et Kang Ha-neul (et Kim Woo-bin), en dehors d'être un rêve pour les jeunes filles en fleurs, en devient le symbole.
* Incarnation du poète Yun Dong-ju
Le pouvoir donné par la célébrité permet à Kang Ha-neul de prendre le contrôle de son image en choisissant des films à petits budgets au sujet en porte-à-faux avec le marketing dominant : après la comédie satirique « Twenty » qui représente la prise de conscience d'une génération post-moderne, il se compare au poète Yun Dong-ju. Donné dans les manuels scolaires comme un résistant sous l’occupation japonaise, Yun Dong-ju est surtout le poète le plus aimé de la génération qui lutta contre les dictatures.
En faisant ce choix, notre acteur redonne une conscience que les bellâtres décervelés de la génération des années 2000, totalement dévouée au marketing, n'avait pas. En 2016, il rejoint Yoo Ah-in et une flopée de vedettes de sa génération pour « Like for Likes » qui apparemment fait la promotion des réseaux sociaux comme plate-forme de rencontres. Connaissant Kang, il est bien possible que ce film dépasse les clichés préformatés et recèle des prises de position plus inconfortables en faveur d'une liberté nouvelle pour cette génération.