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La Corée du Sud fait face au double facteur inflationniste : la flambée des prix du pétrole à l’international et la tendance haussière du taux de change. Cette situation risque d’affecter la vie quotidienne de la population.

La première source d’inquiétude est d’origine pétrolière. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a grimpé jusqu’à 92,69 dollars mardi, soit une hausse de 34,5 % en un peu plus de deux mois (contre 68,87 dollars le 1er décembre 2021). Cette embellie brutale s’explique par des facteurs géopolitiques. On peut évoquer notamment l’ambition belliqueuse supposée de la Russie qui se préparerait à envahir l’Ukraine, ainsi que l’attaque de drones visant des raffineries de pétrole aux Emirats arabes unis, entre autres. La Corée du Sud ne peut pas contrôler ces facteurs exogènes alors qu’elle est entièrement dépendante des importations de l’or noir brut. En conséquence, l’envolée des cours du baril entraîne celle des prix nationaux.

Ensuite, le pays du Matin clair est confronté à la montée du taux de change, autrement dit la dépréciation de sa devise, le won. C’est une situation exceptionnelle. D’habitude, l’envolée des prix du pétrole affaiblit le dollar entraînant donc une baisse du taux de change. Cette fois, la différence a été créée par la crise ukrainienne et par le retour en force des « faucons » au sein de la Réserve fédérale américaine. Le dollar américain s’est échangé cette semaine aux alentours de 1 200 wons. La monnaie sud-coréenne a perdu 3 % de sa valeur en deux mois. Dans ce contexte, la Corée du Sud a vu ses réserves de change reculer pour le troisième mois consécutif pour s’établir à 461,5 milliards de dollars en janvier dernier, après avoir atteint son record en octobre dernier (469,2 milliards de dollars).

Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine a annoncé l’intention de bientôt relever ses taux directeurs, ce qui alimente la montée des prix. En janvier, la Corée du Sud a vu l’inflation sous-jacente dépasser le seuil des 3 %, une première en dix ans. Pour rappel, cet indice permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix en dehors des variations saisonnières. Autrement dit, l’augmentation de la demande en services renforce les pressions inflationnistes déjà tirées à la hausse par les tarifs des éléments fluctuants tels que le pétrole, les produits agricoles, halieutiques et d’élevage. Au rythme actuel, l’indice des prix à la consommation risque de bientôt franchir la barre des 4 %.

Le gouvernement se hâte donc de mettre en place les mesures visant à y faire face. Il envisage notamment de prolonger la baisse provisoire des taxes sur le carburant et de faire circuler une partie de ses stocks stratégiques pétroliers.