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Aux alentours de Seollal

Selon le calendrier lunaire, la nouvelle année n’a commencé qu’il y a tout juste dix jours. Le 1er février, cette fois selon le calendrier solaire, grégorien plus exactement, les Coréens, ainsi que les Chinois, ont fêté le jour de l’an, appelé « seollal » au pays du Matin clair, « chunjié » dans l’empire du Milieu, à savoir le Nouvel an chinois.


Alors que la fête joyeuse du nouvel an lunaire est déjà loin derrière eux pour les Coréens, les Chinois continuent à en profiter, car dans leur pays, les festivités à l’occasion se déroulent sur quinze jours pour ne s’achever qu’avec la fameuse fête des lanternes. Cela montre en réalité que les Chinois sont plus fidèles que les Coréens à la tradition. En fait, dans la Corée d’autrefois, les festivités débutant le premier jour du premier mois lunaire se déroulaient également sur quinze jours pour finir avec la célébration de la première pleine lune de l’année, une fête où la lumière est reine, tout comme celle des lanternes.


En Corée aussi bien qu’en Chine, la première quinzaine de l’année selon le calendrier lunaire était ainsi dominée par le « principe de plaisir » en termes freudiens, car la population des deux pays était essentiellement paysanne. En fait, un almanach utilisé communément par les agriculteurs des deux pays indiquait que dès le lendemain du 15e jour du 1er mois lunaire, ils devraient retourner aux champs et aux rizières, se soumettre donc au « principe de réalité », toujours en termes psychanalytiques. Les paysans cherchaient alors à profiter au maximum des derniers jours de leur repos hivernal.


Nombreuses sont les pratiques coutumières pendant cette période de fête, en l’occurrence celle de mettre le feu sur les bordures de rizières et de champs recouvertes de paille. Est-ce donner libre cours à une impulsion, autant dire à la pyromanie ? Oui, dans la mesure où la fête a un aspect transgressif, à savoir que ce qui était interdit en temps ordinaire est autorisé. Cette pratique, qui offre un spectacle fascinant, n’est cependant pas purement ludique. En fait, si les paysans appellent bien cela « nori », « jeu », ils précisent aussi l’objectif de ce jeu en ajoutant « juboul », qui veut dire « feu pour se débarrasser des rats ». Il s’agit donc à la fois d’une activité ludique et une manière de nettoyer la terre à cultiver.


Quant aux autres pratiques pendant cette grande période de fête, beaucoup d’entre elles sont concentrées sur le jour qui clôt les festivités donc, le 15ème jour du 1er mois lunaire. En l’occurrence, on ne passe pas ce jour de la première pleine lune de l’année sans manger de fruits secs, naturellement secs plus précisément : des noix, des noisettes, des pignons, des cacahuètes, ou encore des amandes... L’origine de cette coutume est inconnue. On suppose que la veille du retour au travail, les paysans recherchaient particulièrement des aliments énergétiques et bons pour la santé.


Une autre coutume culinaire : le jour de la première pleine lune de l’année, on mange le « ogokbap », le riz cuit avec quatre autres céréales. Histoire de souhaiter une bonne récolte en matière de grains. Chaque foyer ou presque prépare ce plat exceptionnel dont la recette varie plus ou moins selon les maisons. Il est partagé entre voisins afin de manifester sa solidarité, une valeur particulièrement chère aux paysans qui doivent se prêter main forte à plus d’une occasion durant leurs tâches, comme par exemple au moment du repiquage du riz.


Un spectacle à couper le souffle auquel on assiste aussi le dernier jour des festivités ayant commencé le Nouvel an lunaire : on dirait que le ciel est recouvert de cerfs-volants. En effet, sur les bordures de champs et de rizières, une foule de ruraux manœuvre cet aérodyne. Puis, à un moment donné, toutes ces personnes coupent le fil de leur cerf-volant. Celui-ci est censé emporter, dans son vol libre, tous les malheurs potentiels qui pourraient arriver à son propriétaire. En fait, à l’ouverture d’une nouvelle année, qui ne s’inquiète pas un peu de ce que celle-ci lui réserve ? Sinon, on ne se souhaiterait pas une bonne année.


Et les Chinois, partagent-ils ces pratiques coutumières avec les Coréens ? A ce sujet, il est intéressant de noter que la fameuse danse du lion, danse traditionnelle chinoise exécutée pour le Nouvel an, était aussi un spectacle qui se déroulait en Corée à la même occasion, à Bukcheong plus précisément, une ville située à la frontière sino-coréenne. Il est vrai que dans le passé, les deux pays étaient beaucoup plus proches culturellement.


Liste des mélodies de cette semaine

  1. « Juboulnori » interprété par Byeolmaru.
  2. « Danse des masques » interprété par Deulsori.
  3. « La Danse du lion » avec Yeo Jae-sung au tambour et Go Jeonguk au tungso.

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