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A la loupe

Les manuels scolaires vont partiellement s’ouvrir au privé

2019-01-04

Journal

ⓒYONHAP News

En Corée du Sud, l’Etat n’aura plus le monopole de publication des manuels scolaires pour certaines matières de l’enseignement primaire, et cela à partir de 2022. Le ministère de l’Education a mis en avant deux raisons pour faire valoir cette décision. D’une part, il s’agit de favoriser la diversité. Selon le ministère, les livres scolaires ne seront plus considérés comme un « savoir absolu ». Autrement dit, il n’est pas bon d’inculquer des connaissances uniformisées. Les autorités ont donc décidé de faire publier plusieurs manuels pour offrir plus de choix aux enseignants et aux élèves sur le terrain. D’après elles, un tel changement devrait résoudre le problème lié à un éventuel penchant idéologique des ouvrages uniques.


D’autre part, il s’agit de renforcer l’autonomie pédagogique. Selon le ministère, l’Etat « ne doit pas entraver de manière excessive » la liberté d’opinions des spécialistes civils de chaque domaine. Avec le changement de cap, les groupes d’experts pourront rédiger différents manuels selon leur propre conviction. Ces derniers seront en compétition sur le marché, ce qui devrait améliorer in fine leur qualité.


On peut distinguer trois types de livres scolaires. D’abord, il y a ceux publiés par l’Etat, qui fixe leur contenu. Ainsi, il dispose du droit d’auteur en la matière. Cette catégorie s’impose pour les matières qui doivent assurer l’unité nationale. Ensuite, certains ouvrages sont soumis au contrôle et à la certification de l’Etat, alors qu’il suffit pour d’autres d’obtenir un agrément du ministère de l’Education. Enfin, s’y ajoute la publication en toute liberté en ce que les éditeurs ou auteurs ont la possibilité de rédiger les contenus à leur guise. Jusqu’alors, la Corée du Sud n’autorisait que les deux premières catégories jusqu’au second cycle. Mais elle a décidé d’introduire la troisième modalité de publication pour certaines matières spécialisées destinées aux lycéens.


Des voix s’élèvent déjà pour exprimer leur inquiétude. Pour ne citer que deux remarques : d’une part, le nouveau dispositif ne devrait pas conduire nécessairement à l’amélioration de la qualité de manuels. D’autre part, il ne permettrait pas de régler la question épineuse de l’orientation idéologique ; au contraire, il risque d’inviter la controverse des adultes jusque dans les écoles.

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