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A la loupe

La Corée du Sud teste l’ensemencement des nuages contre la pollution

2019-01-25

Journal

ⓒYONHAP News

La Corée du Sud a effectué aujourd’hui un test de pluie artificielle en mer Jaune, située entre la péninsule coréenne et la Chine, afin de savoir dans quelle mesure ce dispositif peut réduire le niveau de pollution aux particules fines. L’Institut national des sciences météorologiques (NIMS) est chargé d’étudier en deux temps l’efficacité de cette opération. Tout d’abord, il s’agit de répandre dans l’air de l’iodure d’argent, un produit chimique capable de faire pleuvoir. Ensuite, il est question d’observer le changement d’état de l’eau dans les nuages ainsi que la formation ou non de cristaux de glace, et d’analyser l’impact de cette technologie pour accélérer la survenue des précipitations. Enfin, il conviendra de mesurer et comparer la densité de particules fines avant et après le test.


Une simple hypothèse se trouve à l’origine de cette initiative. La pluie soulagerait le pays des substances nuisibles. En général, après la pluie, les poussières fines disparaissent ou bien diminuent sensiblement. La question est de savoir si l’effet sera le même avec une pluie artificielle. Or, la plupart des experts se montrent sceptiques. La technologie d’ensemencement des nuages reste discutable sur le plan scientifique. Elle ne permettrait pas de provoquer des précipitations suffisamment abondantes pour éliminer les poussières en suspension. S’il pleut en petite quantité, cela risque au contraire de faire monter la densité de particules fines. Avec la technologie actuelle, il est possible de provoquer des précipitations de 0,1 à 1 mm par heure. Ce n’est pas tout. Lors d’un épisode de pollution aux particules fines, le pays se trouve généralement dans des conditions anticycloniques, ce qui n’est pas propice à l’ensemencement des nuages. En effet, il ne s’agit pas de provoquer des pluies à partir de rien. Le dispositif consiste à diffuser des produits chimiques capables d’agrandir la taille des particules nuageuses. Autrement dit, ils seront sans effet en l’absence de nuages ou sous l’influence d’un anticyclone.


Par conséquent, certains critiquent vivement l’initiative du président de la République en la qualifiant d’improvisée. Lors du conseil des ministres mardi dernier, Moon Jae-in a appelé à faire face à la pollution aux particules fines en la considérant comme un enjeu semblable à une catastrophe naturelle. Et de proposer dans la foulée de recourir à la technologie de pluie artificielle pour résoudre ce problème. Suite aux critiques, le gouvernement a reconnu qu’il serait difficile d’attendre des retombées immédiates de ce dispositif. Mais il a fait valoir que le développement technologique devrait contribuer à réduire la densité de poussières fines à l’avenir. Bref, mieux vaut ça que de rester les bras croisés.

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