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A la loupe

Décès de Kim Bok-dong, ex-femme de réconfort, à l’âge de 93 ans

2019-01-29

Journal

ⓒYONHAP News

Kim Bok-dong, ancienne femme de réconfort, s’est éteinte hier. La sud-Coréenne de 93 ans est décédée dans la soirée. Considérée comme un symbole des « wianbu », elle a révélé en 1992 les atrocités de l’esclavage sexuel perpétré par l’armée impériale japonaise pendant la Seconde guerre mondiale, dont elle a été victime. Depuis, elle n’a cessé de réclamer des excuses officielles et sincères de Tokyo tout en menant une lutte inlassable contre les violences sexuelles en temps de guerre.


Née en 1926 à Yangsan, dans la province de Gyeongsang du Sud, Kim a été enrôlée de force à l’âge de 14 ans par l'armée impériale nipponne et réduite en esclavage sexuel en Chine, à Hong Kong, en Malaisie, en Indonésie et à Singapour. Son parcours illustre bien le déplacement des soldats japonais pendant la guerre. Pourtant, elle n’a pas pu rentrer dans son pays natal, même après la fin du conflit. C’est à Singapour, où elle était affectée dans un hôpital militaire, qu’elle a appris la défaite du Japon. Elle y était inscrite comme infirmière, car les Japonais voulaient masquer l’existence des femmes de réconfort. Après le retrait des soldats, elle a été enfermée dans un camp de prisonniers de guerre de l’armée américaine. Elle a dû attendre 1947, soit l’aboutissement de huit années de calvaire, pour retrouver les siens.


Kim Bok-dong a témoigné publiquement lors de la toute première réunion d’une ONG visant à mettre fin au dossier des « wianbu ». C’était en août 1992. L’année suivante, elle a participé à la conférence mondiale des droits de l'Homme de 1993 à Vienne, en Autriche, afin de dénoncer l’esclavage sexuel. Son combat n’était pas limité aux femmes de réconfort. En 2012, Mme Kim a créé une fondation destinée à soutenir les victimes de violences sexuelles en temps de guerre. Afin de témoigner, elle a pris part à plusieurs reprises au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies et s’est rendue dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Japon. Elle a également mené des campagnes à l’étranger pour « un monde sans guerre » et « un monde où il n’y a pas de victimes des violences sexuelles en temps de guerre ».


Ses efforts ont été reconnus de son vivant. Le conseil municipal de Glendale, en Californie, lui a décerné le prix de la femme de courage. En 2015, le gouvernement sud-coréen lui a remis le prix des droits de l’Homme. Son nom figurait sur la liste des 100 héros pour la liberté dressée par Reporters sans frontières (RSF) et l’AFP. La lauréate a toujours fait don de ses récompenses financières au profit d’associations caritatives. En 2017, elle a reçu un prix de 50 millions de wons, environ 39 000 euros, de la part de la Fondation pour la justice. Cette récompense a donné naissance au « prix de la paix Kim Bok-dong » destiné à soutenir les victimes des violences sexuelles dans les conflits armés.

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