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A la loupe

Consolidation en vue dans le secteur des chantiers navals

2019-02-01

Journal

ⓒYONHAP News

La Korea Developement Bank (KDB) a signé un protocole d’entente avec le groupe Hyundai Heavy Industries (HHI) sur la fusion et l’acquisition de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), le constructeur naval placé sous son contrôle depuis 1999. Cette nouvelle a été plutôt bien accueillie. D’une part, le moment est bien choisi pour éviter « la malédiction du vainqueur ». En effet, le secteur naval sud-coréen est sorti de « la crise des commandes en chute libre », et il a bien avancé dans la restructuration. D’autre part, ce mariage donnera naissance à un géant, ce qui devrait créer des effets de synergie. HHI est composé de trois filiales, à savoir Hyundai Heavy Industries, Hyundai Samho Heavy Industries et Hyundai Mipo Duckyard. Fin 2018, il était le numéro un mondial en occupant 13,9 % des parts de marché avec un carnet de commandes estimé à 11 145 000 tbc (tonnes brutes compensées). Quant à DSME, il était au deuxième rang avec ses commandes de 5 844 000 tbc et 7,3 % du marché. Une fois regroupés, ils occuperont plus de 21 % du marché, soit le triple des parts du constructeur japonais Imabari, le numéro trois mondial actuel, et le quadruple de celles de Samsung Heavy Industries, leur concurrent sud-coréen.


Cette union compte également sur les effets de synergie à venir en matière de technologies et de ventes. En 2018, la Corée du Sud a détrôné la Chine pour retrouver sa place de numéro un en sept ans. Alors que le nombre de commandes n’a pas varié par rapport à l’année précédente, les constructeurs navals du pays du Matin clair ont pu en décrocher une grande partie grâce à leurs performances technologiques. Autrement dit, ils ont engrangé des contrats pour la construction de navires à haute valeur ajoutée. Par exemple, ils ont obtenu les contrats de 65 méthaniers sur 69, soit 94 % des commandes. Et les navires de transport de gaz liquéfié naturel auront le vent en poupe avec la hausse des exportations de cette énergie en provenance des Etats-Unis ainsi que la politique écologique de la Chine. Par ailleurs, DSME dispose de technologies très avancées concernant les navires à des fins spéciales tels que le brise-glace et le sous-marin. Enfin, avec ce mariage, les constructeurs sud-coréens pourront éviter une concurrence sans merci, qui faisait chuter le prix des commandes.


L’association des deux géants s’annonce pourtant déjà difficile. D’abord, les syndicats s’opposent à ce projet. Ils redoutent que la fusion entraîne une restructuration au niveau des ressources humaines. Ensuite, le gouvernement est accusé de confier à HHI une entreprise publique en mauvaise santé. Enfin, le projet devra se soumettre au contrôle des autorités chargées d’assurer la concurrence loyale, notamment en Europe et aux Etats-Unis.

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