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A la loupe

Gwangju et Hyundai Motor expérimentent un nouveau modèle de création d’emplois

2019-02-01

Journal

ⓒYONHAP News

Un nouveau modèle de création d’emplois, baptisé « emploi de type Gwangju », a enfin vu le jour en Corée du Sud. Il s’agit de créer des postes en fondant une joint-venture à l’initiative d’une collectivité locale et d’une société privée. Pour ce projet, la première étape est de créer une co-entreprise dans laquelle Gwangju, une grande ville dans le sud-ouest, et Hyundai Motor se sont engagés à investir ensemble. Le constructeur automobile sera chargé de mettre au point un nouveau modèle SUV compact de moins de 1 000 chevaux, et de confier sa production à la nouvelle entité. Quant à la municipalité, elle apportera son aide sous forme de subventions et de crédits d’impôts pour stabiliser rapidement et assurer la durabilité de ce projet. Selon l’objectif, l’usine commencera à tourner au second semestre 2021 pour produire 100 000 véhicules par an.


Dans le cadre de l’emploi de type Gwangju, la nouvelle co-entreprise proposera un contrat de travail de 44 heures par semaine pour un salaire annuel de 35 millions de wons, soit environ 27 400 euros. Mais l’entreprise devrait revoir à la hausse la rémunération de ses travailleurs en fonction des résultats d’une étude qui sera confiée à des experts indépendants. Le gouvernement et la municipalité apporteront un soutien financier compensatoire à travers divers avantages en matière de logement, de transport, d’éducation, de soins médicaux et de loisirs culturels. Les points de l’accord resteront valides jusqu’à ce que la nouvelle unité de production à Gwangju produise 350 000 voitures en nombre cumulé. Autrement dit, pas de négociation collective sur les salaires jusqu’à cette échéance, et ce dans le but d’assurer la viabilité du projet.


Ce projet devrait permettre de créer environ 12 000 emplois directs et indirects. Ce n’est pas tout. Hyundai Motor espère améliorer ses résultats en fabriquant ses véhicules dans le pays à moindre coût. Par ailleurs, l’emploi de type Gwangju pourrait s’imposer comme un modèle de symbiose entre le patronat et les travailleurs pour susciter des émules dans d’autres secteurs.


Cependant, le chemin reste semé d’embûches. Avant tout, cette initiative a provoqué un tollé général auprès des syndicats de Hyundai Motor et chez la KCTU, l’une des deux confédérations syndicales du pays. Selon cette dernière, une usine d’une capacité de production annuelle de 100 000 unités ne serait pas rentable, et corollairement, elle ne serait pas viable dans le temps. Par conséquent, l’initiative de Gwangju risque de réduire les salaires et les emplois du secteur automobile. Par ailleurs, une clause du contrat risque d’être une pomme de discorde entre les protagonistes. En effet, elle se contente de stipuler que « la décision sera prise après concertation » sur les conditions de travail et les rapports sociaux. Enfin, en plus des investissements promis par la ville de Gwangju et Hyundai Motor, respectivement estimés à 59 et 53 milliards de wons, il faudra sécuriser un financement de l’ordre de 420 milliards de wons, soit 330 millions d’euros.

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