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A la loupe

Lancement d’un comité consultatif pour l’indemnisation des travailleurs forcés sous l’occupation

2022-07-09

Journal

ⓒYONHAP News

Le gouvernement sud-coréen a lancé lundi un comité consultatif public-privé chargé de la question de l'indemnisation des victimes du travail forcé par le Japon durant la Seconde guerre mondiale, qui est actuellement l’un des sujets les plus brûlants dans les relations Séoul-Tokyo. Dans la foulée, sa première réunion, présidée par le vice-ministre des Affaires étrangères Cho Hyun-dong, s'est tenue à huis clos en présence de douze personnes dont des avocats des travailleurs forcés, des experts en droit international, des journalistes ou encore des représentants des milieux des affaires. Ce comité a pour mission de trouver une solution aussi bien acceptable pour la Corée du Sud que pour le Japon afin d’indemniser les sud-Coréens contraints de travailler dans des usines japonaises sous l’occupation.


Au cours de cette réunion inaugurale, les participants se sont mis d'accord pour s’intéresser, dans un premier temps, uniquement aux trois procès dont le verdict a déjà été rendu par la Cour suprême sud-coréenne, en excluant les 67 autres plaintes qui sont toujours en cours.


Les représentants des victimes ont partagé le souhait de ces dernières de mener des négociations directement avec les firmes nippones responsables et d'obtenir leurs excuses officielles, avant de demander au gouvernement de déployer des efforts diplomatiques en ce sens. La réunion de lundi a été plutôt une simple prise de contact, sans aller plus loin. De nouvelles rencontres sont prévues dans le courant de ce mois.


Petit rappel historique. Durant la Seconde guerre mondiale, le Japon a mobilisé de nombreux Coréens contre leur gré et les a forcés à travailler quasiment sans rémunération dans des mines de charbon ou de métaux, ou sur des chantiers de construction. Suite à des plaintes déposées par les victimes, la Cour suprême sud-coréenne a ordonné, en octobre et novembre 2019, à Nippon Steel & Sumitomo Metal et à Mitsubishi Heavy Industries, de dédommager les plaignants. Cependant, ces deux entreprises ont refusé de s’y soumettre. La justice sud-coréenne a alors décidé de procéder à la saisie et à la liquidation de leurs biens en Corée du Sud pour obtenir les ressources nécessaires à l'indemnisation des victimes du travail forcé. Pourtant, la procédure n'a pas encore commencé.


Pour régler la question de manière diplomatique, certains proposent de créer un fonds privé volontaire, et d'autres évoquent la possibilité pour le gouvernement de Séoul de verser d'abord les indemnités aux victimes ou à leurs familles et de réclamer ensuite leurs remboursements aux entreprises nippones.


Lors de la réunion, le vice-ministre des Affaires étrangères Cho a affirmé que le dialogue engagé dans le cadre du comité consultatif public-privé servira de levier pour trouver des solutions.


Cela étant, la tâche n'est pas aisée, d'autant plus que les plaignants demandent à discuter directement avec les entreprises de l’archipel concernées et qu’un compromis satisfaisant les deux parties doit être trouvé. De plus, le temps file et les différentes institutions n’en ont plus beaucoup, car la procédure de liquidation des biens des sociétés nippones, une étape considérée par le Japon comme une ligne rouge à ne pas franchir, pourrait être engagée cet automne au plus tôt.

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