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Cinéma & dramas

Films et séries en Corée du Sud : 2023 entre ratages et Black Knight

2023-12-27

Séoul au jour le jour


L'année 2023 se termine et le cinéma sud-coréen a remonté la pente post-pandémique, Netflix et les plate-formes américaines ont beaucoup joué en sa faveur, aux yeux des spectateurs et des travailleurs du 7e art, en diffusant une flopée de séries et de films tournés en Corée du Sud. Pourtant, que ce soit les propriétaires de l'industrie lourde du cinéma, les bureaucrates des institutions ou les cinéastes indépendants de base, il n'y a pas lieu de pavoiser, cette année. C'est ce que nous allons voir.

* Box-office cinéma vs télévision
Ceux qui se souviennent des scores faramineux du box office en Corée du Sud d'avant la pandémie du COVID-19 – des scores qui faisaient baver les industries européenne et même américaine – ceux-là savent que la donne a changé. Alors qu'auparavant, les monopoles de production-distribution (CJ, Lotte, Showbox et leurs filiales comme K-Movie, Hive Media et Contents Panda) parvenaient à hisser trois ou quatre de leurs blockbusters autour des 10 millions d'entrées, ce n'est plus le cas en 2023. 

« The Roundup : No Way out » avec Ma Dong-seok est le seul à parvenir à encaisser les économies de 10 millions de locaux. Et encore, il a fallu un marketing massif, la réservation de plus de 2 500 écrans (la moitié des écrans du pays) pour y parvenir. Il est clair que Netflix, Disney et les autres plate-formes ont réussi, au final, à fidéliser loin des salles près de 40 % des spectateurs. Une nouvelle donne se confirme, cette fois, qui donne des maux de tête à l'industrie. 

Du côté des blockbusters hollywoodiens, tout s'est rétabli même en mieux : « Elemental » dépasse les 7 millions d'entrées et « Guardians of the Galaxy » les 4 millions. Avant la pandémie, ils auraient plafonné autour des 3 millions. La japanimation revient en force avec « Suzume » et « The First Slam Dunk » qui dépassent les 4 millions d'entrées. Mais le box-office n'est pas tout, les cinéastes indépendants de Corée du Sud le savent bien depuis longtemps.

* Bonnes et mauvaises surprises de l'année
La bonne surprise – ou demi bonne car le film n'est pas entièrement réussi – vient de « Concrete Utopia » de Um Tae-hwa avec l'incontournable Lee Byung-hun qui vampirise d’ailleurs un peu trop l'écran. Ce film d'anticipation entre SF et critique sociale est l'unique succès de salle à la fois critique et de box-office de l'année. Ceux qui scrutent les sorties en Corée du Sud doivent être interloqué par le nombre d'échecs des blockbusters que les monopoles de production-distribution envoient au casse-pipe malgré tout : citons « Road to Boston » qui signe le retour manqué de Ha Jung-woo après ses déboires avec la drogue. Ryoo Seung-wan allié à JK Youn pour leur société de production Filmmaker R&K se crashent malgré les stars Gang Dong-won et Esom dans l'alambiqué « Dr Cheon and The Lost Talisman ». Même le « Hero » national, alias Ahn Jung-geun, produit par le même JK Youn associé à CJ, ne fait plus recette. 

Ryu Seung-wan peut quand même se targuer d'un demi succès avec « Smugllers » avec la gironde Kim Hye-soo, et Hive Media s'accroche sur la dernière ligne avec « 12.12 : The Day » sur le coup d'état de 1979 avec près de 9 millions d'entrées et le retour de l'indomptable cinéaste Kim Sung-soo, sept ans après son thriller jubilatoire « Asura » et 10 ans après son film catastrophe prémonitoire « The Flu ». Enfin, les plus gros flops de blockbusters de l'année avec seulement 500 000 entrées sont « The Moon » avec la star Sol Kyung-gu (qui s'est aussi crashé avec le thriller « Phantom » en janvier) et le réalisateur de « Along with the Gods » Kim Yong-hwa qui a du souci à se faire pour la suite.

* Petits films et séries
On peut constater une survivance non négligeable et nouvelle de petits films qui ont réussi à faire quelques milliers d’entrées : citons « The Boys » de l'intraitable justicier Chung Ji-young ou encore « Don't buy the Seller ». Il n'y a pas de quoi pavoiser ici encore, car on ne compte aucun films réellement indépendant dans les statistiques officielles ; ces derniers ont quasiment disparu des écrans du pays. Ce sont donc les plate-formes qui ont donné un peu de relief aux films et séries de Corée du Sud. Même si le longtemps attendu « Ballerina » avec une Jeon Jong-seo en super-woman de pacotille a été plus que décevant, tout comme le navrant « Kill Bok-soon »(surtout pour la charmante et talentueuse Jeon Do-yeon) , « Mask Girl » a touché juste au niveau de la dégradation de la condition féminine en Corée du Sud. Bien au-dessus de la flopée de romances entre promotion de cosmétiques et princes charmants qui feraient pâlir de vieux Walt Disney, la série d'anticipation dystopique « Black Knight » a emporté l'avis des critiques et du public. 

De quoi patienter avant 2024 attend et le retour de « Hellbound » et de « Squid Game ». Il faut noter, enfin, que le rôle des plate-formes a profité aux travailleurs de base du cinéma, améliorant conditions de travail et salaires. Ce n'est déjà pas si mal pour cette année.

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