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Résultats de la présidentielle 2022 : quels impacts intercoréens et diplomatiques ?

2022-03-12

Journal

ⓒYONHAP News

Le président élu Yoon Suk-yeol prendra ses fonctions à la Cheongwadae dans un contexte géopolitique plus instable que jamais. Et son gouvernement a de fortes chances de modifier les grandes lignes directrices de la politique étrangère du pays, notamment vis-à-vis de Pyongyang.


Yoon a donné le ton en la matière, lors de sa première conférence de presse organisée le lendemain de sa victoire à la présidentielle. Il a affiché sa volonté de suivre son principe, à savoir « réagir avec fermeté à tout acte illégal et irrationnel de la Corée du Nord tout en laissant la porte ouverte au dialogue intercoréen ». Sa démarche est diamétralement opposée à l’initiative menée par l’actuel président Moon Jae-in de privilégier le dialogue pour installer la paix permanente dans la péninsule coréenne. La seconde est jugée comme un échec pour le moment. En effet, le régime de Kim Jong-un n’a cessé de renouveler ses provocations balistiques et préparant son nouvel essai nucléaire ces derniers temps en profitant de la guerre en Ukraine. Le dossier nord-coréen est relégué au second rang par Washington qui est trop occupé à faire face à Moscou et à Pékin. Rien ne laisse présager un retournement de situation dans les relations intercoréennes. Par ailleurs, certains redoutent une éventuelle escalade des tensions dans la région. Lors de sa campagne électorale, Yoon Suk-yeol a promis de renforcer l’exercice militaire conjoint sud-coréano-américain. Comme la Corée du Nord considère ce dernier comme une politique hostile à son égard, elle pourrait effectuer une énième démonstration de force en signe de contestation.


Or, le nouvel occupant de la Cheongwadae va asseoir sa politique étrangère sur le renforcement de l’alliance Séoul-Washington. Il s’aligne ainsi sur la doctrine traditionnelle des conservateurs sud-coréens mais sa tâche s’annonce plus compliquée d’autant plus que le monde s’est divisé en deux blocs suite à l’invasion russe en Ukraine. Suite à la provocation balistique de Pyongyang le 5 mars dernier, Yoon a accusé le gouvernement actuel d’avoir échoué remettant en cause l’alliance Séoul-Washington. Ainsi, il voudrait renforcer davantage les relations avec le pays allié numéro un. Pour cela, il s’est dit prêt à rejoindre le « Quad », ou Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, réunissant les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie. Ce forum constitue une alliance stratégique contre la Chine. Dans ce cas, Séoul se rangerait du côté des pays occidentaux à une nouvelle ère de la guerre froide. Ce qui risque de corser les liens entre Séoul et Pékin.


Vis-à-vis du Japon, Yoon a mis l’accent sur les relations bilatérales « tournées vers l’avenir », les intérêts communs des deux nations et une nouvelle vision pour leur jeune génération. Il devrait se démarquer du gouvernement actuel fortement inspiré d’un sentiment antinippon lié à l’histoire douloureuse de l’occupation.

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