Le Minjoo, la première force de l'opposition, a adopté vendredi dernier de manière unilatérale le projet de budget réduit pour l'année prochaine lors de la réunion de la commission parlementaire dédiée au budget et aux comptes publics. Une chose inédite dans l'histoire constitutionnelle du pays.
Les élus du Parti du pouvoir du peuple (PPP), le parti présidentiel, ont boycotté le vote en signe de contestation à la démonstration de force du Minjoo qui détient la majorité parlementaire.
La formation de centre-gauche a ainsi fait passer le budget réduit afin de contourner la clause qui stipule la soumise à discussion automatique du budget en cas de non-respect de la date limite de son examen, qui tombe aujourd'hui. En effet, la réduction du budget n'a pas besoin de l'approbation de l'exécutif, contrairement au projet de budget additionnel.
La proposition du Minjoo prévoit un budget de 673 300 milliards de wons, soit environ 456,8 milliards d'euros. Cette somme représente une baisse d'un peu plus de 2,7 milliards d'euros par rapport au budget initial du gouvernement. La réduction concerne les dépenses liées aux activités spéciales du secrétariat et du bureau de la sécurité nationale du bureau présidentiel, ainsi que celles de la Cour des comptes et du ministère public.
Le bureau présidentiel de Yongsan n'a pas tardé à dénoncer le Minjoo, en considérant les coupes budgétaires unilatérales comme une violence parlementaire. Il a également demandé à l’opposition de retirer le budget réduit, qui, selon lui, affaiblirait la lutte contre les crimes, les réponses aux catastrophes naturelles, et l'aide aux petits commerçants.
Le Minjoo a pourtant laissé ouverte la possibilité de relancer les négociations pour réviser son plan de budget, si le gouvernement et le PPP changent de position. Mais, de son côté, le parti présidentiel exige que le Minjoo présente ses excuses et annule les coupes budgétaires avant toute reprise des négociations.