Yoon Suk Yeol a assisté mardi à la cinquième audience de son procès en destitution devant la Cour constitutionnelle. A cette occasion, il a déclaré avoir ordonné l’envoi de troupes dans les locaux de la Commission électorale nationale (NEC) lors de l’état d’exception.
Le président Yoon destitué par le Parlement a précisé que cet ordre avait été donné au ministre de la Défense de l’époque, Kim Yong-hyun, afin de vérifier des soupçons de fraude électorale. Il a ajouté avoir constaté lui-même de nombreux bulletins de vote présentant des irrégularités depuis qu’il s’occupait des affaires électorales en tant que procureur. Ses déclarations concordent avec le contenu de l’acte d’accusation du Parquet, qui affirme qu’il avait directement ordonné le déploiement des forces dans les locaux de la NEC.
Le dirigeant suspendu a toutefois précisé que la mission des militaires déployés n’était pas de mener des enquêtes criminelles, mais d’inspecter les systèmes informatiques de la Commission et leur fonctionnement. Il a également déclaré avoir discuté avec l’ex-ministre Kim d’une éventuelle proclamation de la loi martiale aux alentours du 29 ou 30 novembre. A plusieurs reprises, Yoon a souligné qu’aucun ordre contraire à la Constitution n’avait été donné et que rien de particulier ne s’était passé pendant l’état d’exception.
Par ailleurs, trois anciens hauts responsables de l’armée et du renseignement ont été entendus comme témoins lors de l’audience d’hier. Yeo In-hyung, ex-commandant du Commandement du contre-espionnage de la défense (DCC), a reconnu avoir envoyé des militaires à l’Assemblée nationale et à la NEC durant l’état de loi martiale, mais il a refusé de donner davantage de détails, invoquant que cela pourrait jouer en sa défaveur dans son procès pénal en cours.
Hong Jang-won, ancien premier chef adjoint du Service national du renseignement (NIS), a réitéré sa déclaration selon laquelle le chef de l’Etat lui aurait ordonné d’« arrêter tout le monde », en faisant référence aux principales figures politiques. Enfin, Lee Jin-woo, ex-commandant du Commandement de la défense de la capitale (CDC), qui avait précédemment affirmé aux procureurs avoir reçu l’instruction de Yoon d’expulser les députés, quitte à ouvrir le feu, a refusé de répondre à la plupart des questions posées par les représentants du Parlement.