Yun Dong-ju, l'un des plus grands poètes coréens, s'est vu conférer hier le titre de docteur honoris causa par l'université japonaise Doshisha, dans laquelle il avait fait ses études. C'est la première fois que cette distinction est décernée à titre posthume. L'établissement nippon l'a décidé pour exprimer ses profonds regrets pour la mort du littéraire coréen, qui avait été arrêté et tué en 1945 alors qu'il était encore étudiant. C'est Yun In-seok, son cousin et professeur honorifique de l'université de Sungkyunkwan, en Corée du Sud, qui a reçu le titre.
Une cérémonie commémorative a également été organisée devant la stèle dédiée au poète, installée au sein de l'université. Une occasion pour célébrer le 30e anniversaire de l'inauguration du monument commémoratif. Jin Chang-su, consul général sud-coréen à Osaka, a annoncé que la cérémonie permettait de réfléchir à la vie passionnée de Yun qui devait traverser une période plus que noire pour sa patrie.
Né en 1917, Yun Dong-ju étudiait dans cette université japonaise lors qu'il a été arrêté en 1943 en tant que membre d’une associations de Coréens venus étudier dans l'archipel, qui avait discuté de l'indépendance de leur pays d'origine. Emprisonné à Fukuoka, il est mort en février 1945, seulement six mois avant la libération de la Corée du jour japonais.
Yun est connu dans l'archipel grâce à Noriko Ibakari qui a cité ses poèmes dans son essai publié dans un manuel scolaire. Ils sont également rassemblés dans un recueil intitulé « Ciel, vent, étoiles et poèmes ».
Un autre monument commémoratif a été érigé sur le campus des Beaux-Arts de Kyoto, à l'emplacement où se trouvait la pension dans laquelle habitait le poète. Un autre, toujours dans la même ville, s'appelle « la stèle pour la mémoire et la réconciliation ».
Au Japon, de nombreux événements sont attendus cette année, qui célèbre le 80e anniversaire de la mort de cet homme de lettre.