Parallèlement au procès en destitution devant la Cour constitutionnelle, Yoon Suk Yeol doit être jugé au pénal. Le Parquet l’ayant inculpé le mois dernier pour avoir orchestré une trahison en instaurant, bien que brièvement, la loi martiale, le 3 décembre. Un crime non protégé par l’immunité présidentielle.
La première audience préliminaire de ce procès s’est tenue aujourd’hui au Tribunal du district central de Séoul, en présence du chef de l’Etat suspendu.
Au cours de cette session, qui n’a duré que 13 minutes, la défense de Yoon a notamment insisté sur le fait que le placement en détention provisoire de son client est illicite, invoquant que le ministère public l’avait mis en accusation après l’expiration de la durée légale de sa garde à vue. De leur côté, les procureurs ont rappelé que pendant celle-ci, il y avait eu des auditions par des juges, qui devaient statuer sur la légalité de son arrestation et de sa détention provisoire. Et le temps nécessaire pour ces interrogatoires ne doit pas être compté.
Par ailleurs, les avocats du dirigeant suspendu ont de nouveau contesté la compétence du Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO). Pour eux, la loi en vigueur ne lui attribue pas l’autorité d'enquêter sur le crime de trahison. Conformément à cet argument, ils avaient déposé, le 4 février, une demande d’annulation de l’incarcération du président de la République auprès du même tribunal. Néanmoins, celui-ci n’a pas encore rendu sa décision. La deuxième audience préliminaire du procès pénal est prévue le 24 mars.
Dans l’après-midi, le chef de l’Etat a assisté à la dixième séance de son procès en destitution, qui débutait à 15h, une heure plus tard qu’initialement prévu. Un changement décidé par la haute juridiction en considération de l’audience au pénal de la matinée. L’intéressé a aussitôt quitté la salle d’audience et n’y est toujours pas retourné. Pendant ce temps, le premier des trois témoins présents a commencé à être interrogé. Il s’agit du Premier ministre, Han Duck-soo, lui aussi destitué par l’Assemblée nationale. Après lui, c’est au tour de l’ex-numéro deux du renseignement national (NIS), Hong Jang-won, et du directeur de l’Agence nationale de la Police, Cho Ji-ho, de l’être.