La Cour constitutionnelle, qui doit sceller le sort de Yoon Suk Yeol, a tenu hier la dixième audience de son procès en destitution. Trois témoins s’y sont présentés pour répondre aux questions des deux parties.
Le chef du gouvernement, Han Duck-soo, lui aussi suspendu de ses fonctions, a été le premier à être auditionné. Il a été interrogé, entre autres, à propos du conseil des ministres, organisé le 3 décembre au soir, peu avant la proclamation de la loi martiale, qu’il avait auparavant décrit comme une réunion informelle. Hier encore, Han a affirmé que « le conseil du cabinet avait été différent de ceux habituels, selon ses sentiments personnels ». Néanmoins, le Premier ministre a évité de répondre à la majorité des questions concrètes liées à l’instauration de l’état d’exception.
Après lui, Hong Jang-won a été entendu. L’ex-numéro deux du Service national du renseignement (NIS) est le seul témoin à avoir été convoqué deux fois devant la Cour. Une vive passe d’armes a eu lieu entre lui et les avocats de Yoon autour de la liste des personnalités à arrêter. Un document que Hong avait déclaré avoir établi, dans la nuit du 3 décembre, à partir des noms donnés au téléphone par le chef du Commandement du contre-espionnage de la défense, Yeo In-hyung. La défense du président suspendu a jeté un doute sur sa fiabilité. Celle du Parlement a évoqué le fait que le directeur de l’Agence nationale de la Police, Cho Ji-ho, avait lui aussi fait état d’une liste similaire.
Justement, Cho a été le dernier à être interrogé. Il s’est refusé à répondre aux questions, invoquant que celles-ci sont pour la plupart liées aux accusations portées à son encontre pour la poursuite pénale. Lorsqu’il avait été entendu par l’équipe spéciale d’enquête de la Police, Cho avait toutefois reconnu l’existence de la liste en question.