La dernière audience du procès en destitution de Yoon Suk Yeol devant la Cour constitutionnelle est prévue demain. La décision sera connue très probablement vers la mi-mars. Si la destitution parlementaire du dirigeant suspendu est confirmée, un scrutin devrait être organisé en mai, soit soixante jours après le verdict constitutionnel, pour élire le nouveau président du pays. D'ici là, les partis politiques pourraient se lancer dans une pré-campagne électorale.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), le parti présidentiel, rejette cette éventualité, se déclarant contre la destitution de Yoon. Toutefois, officieusement, il s'affaire à se préparer au vote, à renforcer le front anti-Lee Jae-myung, le patron du Minjoo, et sensibiliser l'opinion publique pour une continuité du pouvoir actuel. Le PPP se concentre ainsi à dénoncer les risques juridiques de Lee, qui a plusieurs procès en cours dont il a été condamné en première instance, mais aussi ses revirements incessants sur les politiques de son parti.
De son côté, le Minjoo, la première formation d'opposition, met en avant l'anti-constitutionalité de la proclamation de l'éphémère loi martiale et appelle à la destitution définitive du président suspendu. Il a également qualifié le parti au pouvoir de partisan de rébellion et d'extrême droite.
Le parti de centre-gauche a notamment créé une table ronde de coalition avec quatre autres partis du camp d'opposition pour mettre un terme à la tentative de rébellion de Yoon, préserver l'Etat de droit et la démocratie, et enfin rétablir le pays en proie à une crise politique.
De plus, le Minjoo déploie également tous ses efforts pour séduire les électeurs centristes, voire conservateurs, tout en faisant « des virages politiques à droite ». Lee Jae-myung, se qualifiant plutôt de « centre-droite » ou de « conservateur modéré », ne cesse de présenter des mesures pro-entreprenariat et des réductions d'impôt.