Les députés restent divisés sur la décision de la Cour constitutionnelle selon laquelle le report de la nomination de Ma Eun-hyuk en tant que juge constitutionnel constituait une atteinte aux pouvoirs de l'Assemblée nationale. En effet, la nomination de cet éventuel nouveau membre de la haute juridiction peut avoir un impact sur le procès en destitution de Yoon Suk Yeol.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), le parti présidentiel, a entamé hier une grève de la faim en relais contre cette potentielle nomination. C'est l'élu Park Su-young qui a lancé le mouvement, en pointant du doigt la partialité politique de Ma. Selon lui, la Cour se serait dégradée en organe de propagande d'une idéologie particulière. Une porte-parole du PPP a soupçonné les principes d'Etat de droit et de démocratie du candidat qui, selon elle, aurait évoqué l'invasion du Nord par le Sud comme détonateur de la guerre de Corée.
De son côté, le Minjoo a condamné le président intérimaire qui n'entérine toujours pas cette nomination. Selon la première force de l'opposition, Choi Sang-mok n'assure pas les fonctions d'un chef de l'Etat, mais seulement l'intérim de Yoon. Hwang Jeong-a, porte-parole du parti de centre-gauche, l'a ainsi accusé de nier l'ordre constitutionnel du pays et d'augmenter les contradictions au sein du peuple. Quant à la grève de la faim du parti au pouvoir, elle l'a qualifiée d'intimidation contre la Constitution et d'insulte à l'égard des citoyens.
Choi, quant à lui, reste toujours silencieux. Lorsque la décision constitutionnelle a été rendue publique, il s'est contenté de déclarer qu’il respectait ce jugement.
Pour rappel, les députés avaient sélectionné Ma Eun-hyuk et deux autres candidats au poste de juge. Cependant, Choi Sang-mok avait retardé leur nomination jusqu'au 31 décembre dernier, où il n’en avait nommé que deux, suspendant la nomination de Ma prétextant qu’un consensus entre les partis politiques n’avait pas été trouvé. Le président du Parlement avait alors saisi la Cour constitutionnelle, affirmant qu'il s'agissait d'une atteinte aux pouvoirs de l'Hémicycle en matière de composition et de sélection des juges constitutionnels.