Le président de la République par intérim a finalement pourvu le dernier des neuf sièges de la Cour constitutionnelle. Aujourd’hui, Han Duck-soo a nommé officiellement Ma Eun-hyuk à ce poste. Pour rappel, en décembre dernier, il avait rejeté les nominations de trois juges de la Cour, alors non pourvus, dont Ma. C’est l’une des raisons pour laquelle le Parlement avait voté sa destitution.
Le dirigeant intérimaire a en même temps désigné les candidats devant succéder aux deux juges, dont le mandat expire le 18 avril, Moon Hyung-bae et Lee Mi-son. Il s’agit du ministre en exercice de la Législation, Lee Wan-Kyu, et du juge de la Haute Cour de Séoul, Ham Sang-hoon.
Dans un message à la nation, Han a annoncé avoir pris une telle décision après de mûres réflexions, compte tenu des avis de nombreuses personnalités éminentes, parmi lesquelles les juristes et les journalistes. Afin de justifier la désignation de Lee et Ham, il a notamment évoqué le fait que les députés pourraient prochainement voter une motion de destitution contre le ministre des Finances, Choi Sang-mok, et que le procès en ce sens du patron de l’Agence nationale de Police se poursuit.
D’après le chef de l’Etat par intérim, il est nécessaire de combler les sièges vacants de la haute juridiction pour que celle-ci puisse statuer sur différents dossiers. Le cas échéant, ses décisions risquent d’être retardées, ce qui pourrait avoir des conséquences inévitables sur les affaires courantes de l’Etat, plus particulièrement la présidentielle anticipée, qui sera organisée le 3 juin.
La réaction du Minjoo ne s’est pas fait attendre. La première formation de l’Hémicycle a qualifié ces deux désignations de contraires à la Constitution. Selon un de ses hauts responsables, le statut de chef de l’Etat intérimaire ne lui donne que le pouvoir nécessaire pour maintenir le statu quo. Le parti de centre-gauche lui a en particulier reproché d’avoir choisi Lee, soupçonné lui aussi, selon le parti, de complicité dans la loi martiale déclarée par Yoon Suk Yeol, le 3 décembre.