Le Minjoo continue d’accentuer la pression sur la Cour suprême. La semaine dernière, celle-ci a renvoyé à la juridiction d’appel les accusations de déclarations mensongères pesant sur son candidat à la présidentielle du 3 juin, Lee Jae-myung.
La Haute Cour a aussitôt fixé au 15 mai la date de la première audience de son nouveau procès. Cela a suscité une vive indignation de la première formation de l’Hémicycle qui redoute que la justice ne cherche à compromettre la candidature de Lee. Ses hauts responsables ont demandé de décider d’ici le 11 mai, veille de l’ouverture de la campagne officielle, de repousser l’audience après l’échéance présidentielle.
Le mouvement de centre-gauche a également évoqué la possibilité de déposer une motion de destitution contre le président de la Cour, Cho Hee-dae, d’organiser une enquête et une audition parlementaires ainsi que de nommer un procureur indépendant chargé de faire la lumière sur le processus de décision de la plus haute juridiction.
Le chef de l’équipe de soutien juridique du comité de campagne s’en est pris à Cho pour avoir orchestré le procès afin de tenter d’influencer l’élection. Plusieurs autres ténors du parti parlent d’un coup d’Etat judiciaire, ou encore de la nécessité de créer un tribunal spécial, chargé d’éclaircir le soupçon de trahison pesant contre l’ancien chef de l’Etat destitué, Yoon Suk Yeol.
En outre, vendredi dernier, le Minjoo a présenté la révision du code de procédure pénale afin de sauver son candidat. Selon cet amendement, si un accusé est élu président de la République, tout procès pénal organisé avant le scrutin sera suspendu. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais le texte sera soumis au vote de tous les députés après la présidentielle, en considération du possible veto de l’actuel dirigeant par intérim, Lee Ju-ho.
Une autre proposition de loi, déjà déposée, concerne l’augmentation du nombre de juges de la Cour suprême, à 30, contre 14 actuellement. Enfin, la majorité parlementaire semble préparer une révision de la loi sur la Cour constitutionnelle afin que celle-ci puisse désormais délibérer sur les décisions de justice.