L’Institut de développement de Corée (KDI) a fortement abaissé ses prévisions de croissance pour cette année, ramenant le taux attendu à 0,8 %. Cette révision s’explique par le ralentissement dans le secteur de la construction et la détérioration des conditions commerciales, notamment en raison de la montée des droits de douane américains. Pour rappel, le KDI tablait sur une progression de 2 % en novembre dernier, avant de revoir cette estimation à 1,6 % en février, puis de l’abaisser à nouveau aujourd’hui.
Quant aux exportations, l’institut prévoit une progression de 0,3 % sur l’ensemble de l’année. En volume, les expéditions de biens devraient reculer de 0,4 %. Cette chute s’explique par la faiblesse générale des principales catégories de produits hors semi-conducteurs, mais aussi par l’effet direct de la politique douanière de Washington.
Dans ce contexte, l’excédent commercial devrait se contracter, passant de 100,1 milliards de dollars l’an dernier à 95,2 milliards cette année, pour tomber à 84,8 milliards en 2026. La balance courante se réduira, elle aussi, avec un excédent attendu autour de 80 milliards de dollars, contre 99 milliards auparavant.
La consommation privée ne devrait progresser que de 1,1 % cette année. L’institut attribue cette faible croissance à un climat politique incertain, qui a freiné la confiance des consommateurs. Il estime par ailleurs que les effets d’une éventuelle baisse des taux d’intérêt ne se feront sentir qu’à partir de l’an prochain.
Du côté des investissements, les dépenses en équipements devraient amorcer une légère reprise, portées par la demande dans le secteur des semi-conducteurs. Le KDI table sur une hausse de 1,7 % cette année, suivie de 1,6 % en 2026.
Pour l’année prochaine, la croissance économique sud-coréenne devrait atteindre 1,6 %. Cette légère amélioration serait soutenue par une baisse des taux d’intérêt, un redressement de la consommation des ménages et une hausse des commandes dans la construction. Toutefois, le KDI avertit que si les tensions commerciales se prolongent, la croissance restera limitée. D’après lui, les exportations n'augmenteront que de 0,5 % en 2026.