C’était une victoire dans un mouchoir de poche. Yoon Suk-yeol a remporté la présidentielle à un seul tour, organisée hier.
Le candidat conservateur du Parti du pouvoir du peuple (PPP), la principale force de l’opposition, a obtenu 48,56 % des voix contre 47,83 % pour Lee Jae-myung, son rival du Minjoo, l’actuelle majorité présidentielle, selon la totalisation des résultats effectuée par la Commission électorale nationale (NEC). Jamais depuis 1987, le score n’a été aussi serré. Cette année-là, les sud-Coréens avaient recommencé à élire leur chef de l’Etat au suffrage universel direct.
Le vainqueur, âgé de 61 ans, l’a emporté sur la grande partie du territoire, de la province de Gyeongsang, solide bastion des conservateurs, à celle de Gangwon, en passant par la région de Chungcheong et Séoul. Traditionnellement, la capitale choisissait un candidat de centre-gauche, mais a cette fois basculé en faveur de Yoon. Lee a conservé la région de Jeolla, fief de son camp, la province de Gyeonggi dont il était gouverneur avant de se lancer dans la course à la Cheongwadae.
Selon les sondages publiés à la sortie des urnes, le résultat reflète aussi la fracture entre les sexes chez les jeunes. Le premier a largement été plébiscité par les hommes de moins de 30 ans et le second par les femmes de cette tranche d’âge.
Le président élu s’est d’abord exprimé devant son équipe de campagne et des bénévoles. En les remerciant, l’ex-procureur général, novice en politique, a parlé d’une « bataille passionnante » et de la « victoire du grand peuple ».
Le candidat malheureux a reconnu sa défaite, dont, selon lui, il porte toute la responsabilité. Cet ancien avocat devenu homme politique a alors appelé son adversaire à ouvrir une ère de « réconciliation et d'union au delà de la division et du conflit ».