L’Assemblée générale des Nations unies (Onu) a adopté, jeudi à New York, un projet de résolution sur les droits de l’Homme en Crimée, la péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie. La Corée du Sud a voté pour ce texte déposé à l’initiative, principalement, de Kyiv.
Pourtant, Séoul avait préféré s’abstenir, un mois auparavant, lorsqu’un vote préalable a été organisé par la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles placée sous l’autorité de l’Assemblée générale de l’Onu. Un tel revirement est plutôt rare. En général, la plupart des Etats membres gardent leur position car les deux réunions ont lieu à un mois d’intervalle.
Comment alors expliquer cette volte-face ? Le mois dernier, le gouvernement sud-coréen a expliqué son abstention par le fait suivant. Contrairement aux résolutions habituelles sur les droits de l’Homme, le texte en question contenait des propos politiques et militaires disant par exemple : « l’annexion de la Crimée et d’autres régions du territoire ukrainien est illégale et il faut les rétrocéder immédiatement ».
Depuis, l’administration de Yoon Suk-yeol a été critiquée pour son manque de cohérence alors qu’elle n’a cessé de revendiquer le principe de « la diplomatie basée sur les valeurs universelles », y compris les droits de l’Homme. Selon un responsable du ministère des Affaires étrangères, pour dissiper le malentendu et le doute, le gouvernement sud-coréen a donc décidé d’emboîter le pas à ses pays alliés et partenaires comme les Etats-Unis, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie qui se sont prononcés favorables à la résolution sur la Crimée.
Par ailleurs, la Corée du Sud voulait réaffirmer sa position pour dire qu’elle s’oppose à la guerre en Ukraine d’autant plus que la Russie y attaque massivement des infrastructures et utilise l’hiver rude comme une arme de guerre afin d’entraîner de grandes souffrances aux civils.