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Histoire

Yu Kil-chun, réformiste de la fin du 19ème siècle

2011-04-01

<b>Yu Kil-chun</b>, réformiste de la fin du 19ème siècle
A la découverte du monde
Si la mondialisation est devenue une norme pour la Corée d’aujourd’hui, cela n’était pas le cas au 19ème siècle. Le royaume de Joseon était en effet fermé au monde extérieur et rejetait la culture et les biens venus des pays étrangers, ce qui lui valut le surnom de « Royaume ermite ». C’est à cette époque d’isolement que Yu Kil-chun écrivit « Seoyu Gyeonmun », littéralement « Observations de voyage sur l’Occident », une œuvre décrivant comment la modernisation et les réformes transformaient les pays de l’Ouest. Qu’est-ce qui motiva Yu, politicien réformiste et premier étudiant boursier du gouvernement de Joseon à étudier à l’étranger, à conduire son pays à s’ouvrir au monde extérieur ?

Yu s’aventure au-delà des frontières coréennes
Né en 1856 à Hanyang, capitale de l’époque, dans le quartier chic de Gye-dong, Yu reçut une formation en études chinoises comme cela était de coutume pour les jeunes de famille noble. Néanmoins, lorsque son grand-père maternel lui présenta le célèbre penseur pragmatique Park Gyu-su, il se détourna de la carrière de bureaucrate à laquelle ses origines le prédestinaient.

En étudiant sous la direction de Park, le jeune Yu découvrit les études occidentales et la politique internationale. A l’époque, Joseon, qui avait établi des relations diplomatiques modernes avec le Japon, se rendit compte à quel point son voisin avait progressé en un laps de temps limité. Le roi envoya alors une délégation au Japon en 1881, au sein de laquelle Yu était employé comme assistant du délégué en chef, Eo Yun-jung.

A la fin de cette mission de quatre mois au Japon, Yu ne retourna pas en Corée. Au lieu de cela, il intégra une école japonaise pour étudier sérieusement les idées réformistes. A son retour l’année suivante, il fut accueilli comme étant un jeune penseur prometteur et prit part à une délégation envoyée aux Etats-Unis et en Europe. Tout le monde était impressionné par son talent d’interprète au cours de ce voyage, si bien que le représentant en chef, Min Young-ik, lui accorda l’autorisation de rester aux Etats-Unis. Doué pour les langues, Yu parla l’anglais en tout juste trois mois. Il entra ensuite dans un établissement privé, la Dummer Academy, qui préparait ses élèves à l’entrée à l’université en deux ans. Il était alors le premier étudiant boursier du royaume de Joseon. Ses études furent toutefois interrompues lorsque le roi Gojong s’attaqua aux réformistes et supprima les subventions dont il bénéficiait, le contraignant ainsi à rentrer au pays.

Yu et sa contribution à l’ouverture de la Corée au monde
Yu fut arrêté à son arrivée à Incheon en décembre 1885 du fait de son association avec Kim Ok-kyun et d’autres leaders du mouvement réformiste de 1884. En résidence surveillée pendant sept ans, Yu réussit néanmoins à écrire « Seoyu Gyeonmun » et à le publier en 1889.

« Seoyu Gyeonmun » apparaît d’abord comme un journal de voyage contenant les impressions et les expériences de Yu pendant ses séjours aux Etats-Unis et en Europe. En fait, Yu cherchait à présenter à ses concitoyens les moyens de réaliser l’indépendance et la modernisation du royaume de Joseon alors sur le déclin. Il considérait que tout pays, quelle que soit sa taille, était un Etat souverain et que les pays étaient absolument égaux en termes de droits de souveraineté et de statut. Ainsi, même si Joseon était plus petit et plus faible que la Chine, il formait une nation souveraine au même titre que d’autres nations indépendantes. Afin de pouvoir éduquer les gens du commun, Yu rédigea son œuvre en chinois et en coréen, ce qui était rare à l’époque, et finança lui-même la publication et la distribution des mille exemplaires ainsi produits.

En 1894, Yu prit part au premier mouvement réformiste moderne coréen en se battant pour l’abolition du calendrier lunaire, la vaccination contre la variole, l’établissement d’un système postal, ainsi que pour un décret national sur la coupe des cheveux.

Yu fut cependant contraint de chercher asile au Japon après l’établissement d’un gouvernement pro-russe en 1896. De retour à Joseon en 1907, il décéda en 1914. Yu avait alors consacré sa vie à l’étude, à l’instruction et à l’indépendance du royaume de Joseon. Sa dernière volonté était de ne pas bénéficier de pierre tombale là où il serait enterré, défendant qu’il n’avait rien accompli au cours de sa vie. Jugement bien sévère si l’on en croit la façon dont il inspira d’autres Coréens à faire entrer leur pays dans le monde moderne.

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