La ligne de chemin de fer Mungyeong ouvrit le 15 septembre 1955. Cette ligne de transport de marchandises qui traversait la région minière au nord de la province de Gyeongsang fut construite pour acheminer le charbon, le zinc et autres ressources minières de la région de Mungyeong. Quatre mois plus tard, deux autres lignes étaient ouvertes, celle de Yeongam et celle de Yeongwol.

Ces deux lignes ferroviaires devaient transporter le charbon de la région montagneuse de la province de Gangwon, sur le parcours difficile des montagnes de la chaîne Taebaek, à quelques 1 500 mètres d’altitude.

Toutes ces constructions de voies de chemin de fer pour le transport de matières premières et de marchandises allaient lancer le développement économique du pays.

La guerre de Corée qui avait duré trois ans avait entièrement dévasté le pays. Les villes étaient en ruine et 60 % des infrastructures et des usines de production étaient détruites. À la fin de la guerre, le revenu par habitant de la Corée du Sud n’était que de 67 dollars. C’était la détresse la plus absolue.

« Nous avons eu trois années de sécheresse juste après la guerre. On mangeait les herbes qui poussaient dans les champs. Le goût était si âpre qu’on disait qu’à force de les manger, on allait devenir chauve. On mangeait tout ce qu’on pouvait avaler. »

Il y avait tellement peu à manger que chacun essayait de survivre au jour le jour. La seule chose qui soutenait l’économie sud-coréenne, c’était l’aide de la communauté internationale. L’Agence pour la reconstruction de la Corée du Sud par les Nations unies et les pays à travers le globe offrit d’aider la Corée, ravagée par la guerre. Le plus grand bienfaiteur fut les États-Unis. L’aide américaine représentait un tiers du budget du pays en 1954.

« L’aide des États-Unis était divisée en un programme de soutien et en une aide alimentaire. L’aide planifiée consistait à financer la construction d’infrastructures industrielles et sur le plan alimentaire, c’étaient des produits de première nécessité comme de la farine, de la semoule de maïs, et du lait en poudre. Cette aide continua jusqu’en 1957. »